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    Le 25 décembre de chaque année, plusieurs églises christianistes célèbrent la nativité de Jésus-Christ de Nazareth, sauveur de l’humanité. Si dans plusieurs ménages de Bunia, c’étaient des fêtes organisées alors dans les sites de déplacés, la situation est restée la même ou,mieux, morose.

    Pas de fête, ni de joie,…, bref, la souffrance seule était lisible aux premiers contacts avec ces personnes déplacées. Ceci, par manque des moyens tant financiers qu’alimentaires pouvant leur permettre de festoyer.

    Nickson Manzekele a fait la ronde pour buniaactualite.cd.

    Du site de déplacés de Tsere à plus ou moins 8 kilomètres à l’ouest du centre-ville dans le territoire d’Irumu, passant par celui de l’ISP Bunia, c’est au site Kigonze que nous avons chuté avec notre ronde pour nous imprégner de la passation de Noël chez ces vulnérables.

    Dans tous ces camps visités, c’était une journée normale comme toutes les autres. Pas d’engouement de fête, moins de rassemblement d’enfants, voire le chagrin, voilà autant de constats faits auprès de ces personnes ayant fui les atrocités commises par les groupes armés locaux et étrangers dans les territoires de Djugu et d’Irumu.

    Au site Kigonze, par exemple, c’est le manque de moyens financiers qui est la seule raison de nepas avoir fêté malgré la grandeur de la journée chez les christianistes. Ici, le président du site explique que la misère et la pauvreté battent des records au degré suprême. Conséquence : des filles et des femmes s’amourachent avec n’importe qui pour leur survie.

    « Il n’y a pas moyen de fêter, parce que si vous voyez les déplacés, chacun se débrouille de sa manière pour trouver une petite chose à mettre sous la dent. » C’est vraiment difficile, on n’a pas les moyens de fêter, car pour aller au marché et chercher de quoi manger pour les enfants ainsi que la famille, il n’y a pas de moyen financier », relate Goyapi Désiré dans une interview exclusive.

    Une femme rencontrée en pleine vaisselle pendant que son mari était en quête de quoi manger ailleurs, le 25 décembre 2024. Ph © Nickson Manzekele

    Partout, c’est la pauvreté et la souffrance qu’on pourrait lire d’un premier contact et regard avec ces démunis. Pour pallier cette problématique, certains hommes responsables de ménages étaient dans leurs travaux journaliers pour chercher comment nourrir leur famille, alors plusieurs autres, par manque d’où aller, étaient retrouvés en plein jeu de dames discutant sur les actualités de l’air.

    « Chacun s’est levé pour aller se débrouiller au niveau de la ville. » « Les enfants quémandent, les femmes soit aussi quémandent, soit restent à la maison, et des hommes ont pris leur houe, machette et barre à mine pour aller trouver des jobs afin d’avoir à manger, parce que la vie du site est vraiment pénible », éclaircit ce numéro du site Kigonze parlant avec détresse.

    Au finish, vu la gravité de la souffrance, Goyapi Désiré, président du site Kigonze, étant le plus grand site sur presque 5 que compte la ville de Bunia, ne demande que le rétablissement de la paix dans leurs villages pour vite y regagner et reprendre leurs activités comme l’agriculture, l’élevage, la pêche, pour ne citer que celles-ci.

    Précisons que la province de l’Ituri, selon les statistiques livrées par les Nations unies, voire certaines organisations humanitaires, compte en elle seule plus de 60 sites de déplacés, tous en état de souffrance, comme le déplore, à maintes reprises, l’association des déplacés et victimes de guerre ADVG/Ituri. Dans certains sites, des latrines sont déjà bouclées, pendant que dans d’autres, ce sont les bâches qui sont déjà trouées exposant aux intempéries de tout genre pourtant leur propre pays.

    Nickson Manzekele

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