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    Ida Sawyer, Directrice Afrique de HRW
    Dans un rapport rendu public ce lundi à Bruxelles, l’ONG de défense des droits de l’homme Human Rights Watch affirme avoir documenté, preuves à l’appui, le recrutement par des officiers de l’armée congolaise, des éléments de l’ex-mouvement rebelle du 23 mars, en Ouganda et au Rwanda, pour tirer à bout portant sur des manifestants en décembre 2016.

    « Des officiers supérieurs des forces de sécurité RDC ont mobilisé plus de 200 anciens combattants rebelles du M23 venant des pays voisins pour étouffer les manifestations contre le président Joseph Kabila en décembre 2016 » peut-on lire dans un communiqué auquel buniaactualite.com a eu accès.

    « Les opérations clandestines de recrutement de combattants appartenant à un groupe armé violent pour réprimer toute résistance montrent jusqu’où le président Joseph Kabila et sa coterie sont capables d’aller pour rester au pouvoir », a indiqué Ida Sawyer, directrice pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch et co-auteure du rapport, invitant les autorités congolaises à mettre immédiatement un terme au recours illégal à la force contre les manifestants et autoriser les activités politiques pacifiques des activistes et de l’opposition politique.
    Les conclusions du rapport s’appuient sur plus de 120 entretiens, y compris avec des victimes d’abus, des membres des familles des victimes, des témoins, des activistes locaux, neuf officiers des forces de sécurité congolaises, des responsables du gouvernement et de l’ONU, des diplomates ainsi que 21 combattants, commandants et leaders politiques du M23. Human Rights Watch affirme avoir mené des recherches sur le terrain à Kinshasa, à Goma et à Lubumbashi en RD Congo, en Ouganda, au Rwanda et à Bruxelles, en Belgique, entre décembre 2016 et novembre 2017.
    Entre octobre et début décembre 2016, alors que la pression publique sur Kabila s’intensifiait, des officiers supérieurs des forces de sécurité congolaises ont recruté des combattants du M23 dans des camps militaires et de réfugiés en Ouganda et au Rwanda voisins. De nombreux combattants y étaient basés depuis la défaite du groupe armé dans l’est de la RD Congo en novembre 2013 renchérit le rapport.
    « De nombreux combattants du M23 ont été déployés pour faire la guerre à ceux qui voulaient menacer le maintien au pouvoir de Kabila », a raconté un combattant du M23 à Human Rights Watch. Un autre a expliqué : « Nous avons reçu l’ordre de tirer immédiatement à la moindre provocation des civils. »

    La Rédaction

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