Diplômée en gestion financière et comptable, Nathalie Birwadi continue de tracer son chemin dans l’entrepreneuriat à Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri. Passée de l’ombre à la lumière, elle occupe désormais une place de choix parmi les femmes entrepreneures de renom, grâce notamment à son supermarché situé en plein boulevard de la Libération.
À Bunia, les supermarchés de référence se comptent sur les doigts d’une main. Parmi eux, l’un appartient à une femme : Nathalie Birwadi. Il s’agit du MB Supermarket où « MB » signifie Manager Business. Ce supermarché propose une large gamme de produits et offre une vue imprenable sur le boulevard de la Libération, à côté de Risac. Un projet qui a vu le jour après seulement deux ans de préparation pour Nathalie.
Née le 5 mai 1980, Nathalie Dheno Birwadi évolue dans l’entrepreneuriat depuis plus de 15 ans. Son parcours est marqué par plusieurs étapes : elle a d’abord ouvert un restaurant, puis un magasin d’ustensiles ainsi qu’un magasin de meubles de bureau (toujours en activité), avant de se lancer dans la gestion d’un supermarché.
Femme ambitieuse, son déclic pour l’entrepreneuriat est né lors d’un travail pratique à l’université : « L’enseignant nous avait demandé de présenter un exposé sur la création d’une petite entreprise. À l’époque, j’avais déjà un restaurant, car j’étais à la fois étudiante et mariée. Mon mari traversait des difficultés financières, et j’ai dû prendre en charge les besoins de la maison tout en poursuivant mes études. Il fallait travailler dur », raconte-t-elle à buniaactualite.cd.
Ce travail acharné a porté ses fruits, mais le chemin n’a pas été sans obstacles. Sa principale motivation ? Atteindre ses objectifs, coûte que coûte.
Malgré les défis familiaux et un contexte sécuritaire parfois difficile, Nathalie a su poursuivre ses ambitions, incarnant l’image d’une femme battante, capable de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille sans dépendre d’autrui. Aujourd’hui, elle est un modèle de persévérance, de courage et de détermination.
Ayant passé son enfance à Nyakunde (Irumu), où elle a effectué ses études maternelles et primaires, Nathalie encourage les femmes à rester fortes et à ne jamais abandonner. « Une femme n’est pas faite uniquement pour la cuisine. Si ton mari est riche, c’est une opportunité pour toi d’entreprendre. Mais cela doit s’accompagner de sagesse et d’intelligence. Les femmes doivent se battre, même face aux obstacles qui peuvent parfois venir de leur propre mari : incompréhension, refus de soutenir leurs rêves, ou réticence à prendre des risques », souligne-t-elle.
Elle s’inspire d’un slogan qui affirme que « la femme d’un millionnaire est une millionnaire », à condition qu’elle utilise son intelligence pour travailler et se réaliser.
« Je suis très fière d’être entrepreneuse, car je suis indépendante. Je peux obtenir ce que je veux au moment opportun et aider ma famille sans tout reposer sur l’homme », confie Nathalie, qui incarne une vision renouvelée de l’entrepreneuriat féminin.
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Pour elle, la responsabilité du foyer et de la famille ne doit pas reposer uniquement sur le mari. Elle appelle donc les femmes à devenir des actrices du changement, à subvenir aux besoins vitaux, à soutenir leur conjoint et à contribuer à l’équilibre familial.
Verite Johnson