Une vive émotion et une indignation croissante secouent le territoire de Djugu, en Ituri, suite à l’assassinat de l’élève Dramani Nzambi, de 5e année à l’EP Lydyo, par un présumé militaire des Forces Armées de la RDC (FARDC) le mercredi 22 octobre 2025. Pendant ce temps, la justice est réclamée, alors que l’ouverture d’enquête est annoncée.
Le drame s’est produit alors que le jeune garçon se rendait à l’école, dans le groupement de Saliboko, secteur des Walendu Tatsi, rapporte la société civile locale à la presse.
Cet incident tragique intervient quelques jours seulement après le meurtre d’un joueur de football par un autre soldat loyaliste à Ezekere, dans le même secteur, alimentant les inquiétudes concernant la conduite des troupes en mission.
Inquiétudes et indignations
Selon le témoignage de Paul Mandro, Coordinateur de la société civile Forces Vives du secteur des Walendu Tatsi, le meurtre de Dramani Nzambi s’est déroulé dans un contexte de violences militaires. Avant de tirer sur l’élève, les soldats, identifiés comme étant à la recherche de présumés collaborateurs des groupes armés, auraient intercepté et agressé deux enseignants se rendant également à l’école à Lydyo.
« Avant de tirer sur cet élève, les mêmes militaires… ont pris deux enseignants qui allaient aussi à l’école ont été ligotés et tabassés mais relâchés, » rapporte Paul Mandro à Buniaactualite.cd. Il dénonce fermement ces « multiples cas de violation grave de droit de l’homme par les militaires loyalistes. »
La société civile locale insiste et exige « l’arrestation de l’auteur de meurtre de cet élève et du commandant de troupe », ainsi que l’ouverture immédiate d’une enquête.
La classe politique réagit avec une indignation similaire. Frank Nguna, député provincial de Djugu, a condamné avec la « plus grande fermeté » l’assassinat, attribué à un militaire de l’unité « Tigre » des FARDC.
« Ce type d’acte crée une profonde inquiétude au sein de la population », a déclaré l’élu à la presse.
Le Député Nguna a interpellé les autorités militaires, les exhortant à « agir rapidement pour apaiser la situation, à diligenter une enquête afin d’identifier et d’arrêter le militaire responsable de ce crime, et à organiser une chambre foraine pour le juger. » Cette démarche vise à garantir une justice rapide et visible, essentielle pour restaurer la confiance de la population dans les forces de sécurité.
L’armée promet une enquête et le jugement
L’armée a réagi en appelant au « calme » dans la région. Elle a assuré qu’une enquête est déjà en cours pour faire la lumière sur ces « bavures » et garantir que « tous les militaires auteurs de ces bavures soient jugés conformément selon la loi congolaise. » Cette réaction a été relayée par Canal Révélation, radio communautaire émettant du centre ville de Bunia.
La population de Djugu attend désormais des actes concrets et rapides de la part de la hiérarchie militaire. « Ces incidents répétés soulignent l’urgence d’une meilleure formation, d’une surveillance accrue et de sanctions exemplaires pour les éléments des FARDC qui commettent des abus contre les civils, surtout dans une zone déjà fragilisée par des années de conflit », a estimé un analyste indépendant.
Rédaction

