Le massacre de plus de 45 déplacés à Lala (Djugu) révolte aussi le gouverneur militaire de l’Ituri. Le Lieutenant-Général Luboya N’Kashama estime que « c’est assez » et il lui reste deux options : la justice ou la neutralisation.
L’état de siège radical
« L’ennemi s’organise pour déstabiliser mais il ne nous vaincra pas». Comme toujours, le gouverneur Luboya reste « intraitable » par rapport au sujet des réfractaires au processus de paix. Au stade actuel, rassure-t-il, ils seront soit poursuivis par la justice soit traqués jusqu’à la fin.
Clarification sur ce carnage
Mardi 13 juin 2023, au lendemain de ce massacre, le patron de l’état de siège, convoque la presse. D’entrée de jeu, Luboya rapporte que le commandant du secteur opérationnel est déjà dépêché dans la zone de Bule pour « mener les opérations contre ces miliciens ».
D’après les explications de l’autorité provinciale, tout est parti d’une réunion tenue à Dala par une franche de Zaïre, s’opposant au processus d’Aru. Un certain leader des jeunes dénommé « Tsura» aurait pris part à cette réunion avant de mener des attaques contre des civils.
Devant la presse, Luboya a brandi les images de treillis militaires que ces miliciens se sont distribués au bout de cette assise de Dala.
La milice CODECO, par la suite, est venue s’apprendre aux déplacés de Lala. Cette opération, selon le commandant des opérations militaires en Ituri, a été menée par un prétendu colonel Pili. Difficile de confirmer l’hypothèse des représailles.
Avant qu’un civil ne soit tué par la présumé milice Zaïre vers Pimbo le week-end dernier, la milice CODECO était déjà accusée d’autres tueries à Kpawi, Muvaramu et Mahagi. Qui revendique quoi ?
Pili, Tsura dans le viseur
Le gouverneur de province annonce que des mandats d’arrêts seront émis contre Tsura, Pili et tous les participants à la fameuse réunion de Dala.
Tsura, qui était déjà arrêté par les militaires FARDC, a été relâché par la suite. Sa libération était due à la manifestation des déplacés contre l’armée et la MONUSCO, indique le gouverneur de province.
Au-delà de ceux-ci, les politiciens qui seraient impliqués dans ce plan sont aussi dans le collimateur.
“Leurs noms sont connus. Reste seulement a avoir la preuve”, insiste-t-il.
Par rapport à un éventuel non accompagnement de l’accord d’Aru, il laisse entendre que la feuille de route est en train d’être suivie et respectée.
Rassurant que «la population n’est pas abandonnée », il promet de s’apprendre aux mauvaises personnes dont CODECO.
“Nous allons reprendre maintenant (les opérations) parce que tout le monde est témoin (de la continuité de la tuerie : ndlr)”, a-t-il conclu.
Ce nouveau carnage des déplacés à Djugu attribué à la milice de la CODECO suscite l’indignation de la classe socio-politique Iturienne. Des réactions vont dans tous les sens. FARDC, MONUSCO, état de siège, Kinshasa, … sont tous visés par des critiques.
Verite Johnson