L’arrestation de Jean-Baptiste Kambale Paluku, leader de la milice Maï-Maï “ Kyandenga ” succite des réactions au sein de la population du territoire de Mambasa, où cette milice était active depuis le début de l’année 2022 dans la partie ouest de Biakato. La société civile de la chefferie des Babila Babombi garde des mauvais souvenirs de cette milice et craint encore des éventuelles attaques.
Pour cette structure, la collaboration avec des rebelles ADF n’est qu’une partie visible de l’iceberg, car cette milice est accusée de plusieurs exactions contre les civils dans cette partie du territoire de Mambasa en province de l’Ituri. Cas d’assassinats, enlèvements, tortures corporelles, extorsion des biens des agriculteurs, amendes exorbitantes sont autant des pires souvenirs qui restent gravés dans la mémoire des fils et filles de Mambasa.
A en croire les chiffres de cette structure citoyenne, une vingtaine de civils ont été tués par des éléments de la milice Maï-Maï Kyandenga entre janvier et septembre 2022 dans ce territoire.
Qualifiant l’arrestation de Kyandenga « d’un ouf de soulagement » pour des habitants, la société civile invite cependant les autorités compétentes à rechercher d’autres hauts cadres de cette milice.
« Ce mouvement a d’autres chefs, par exemple, nous connaissons le professeur Matabishi, il doit être arrêté mais aussi un certain Kathoyi. Si on arrêtait pas ces deux personnalités, ce mouvement risque de continuer », révèle Gilbert Kasereka Sivamwenda, coordonnateur de la société civile à Babila Babombi.
Par ailleurs, il plaide pour l’organisation en Ituri d’une audience publique pour juger ces supletifs des ADF. Malgré ce vœu, Sivamwenda regrette que la suite judiciaire a été « toujours floue » après les arrestations de grandes figures des rebelles.
C’est depuis le dimanche 18 septembre que l’armée annonçait l’arrestation de Kyandenga et 10 de ces collaborateurs en ville de Butembo, au Nord-Kivu.
Verite Johnson