Le samedi 12 avril, l’Union africaine (UA) a nommé officiellement Faure Essozimna Gnassingbé, Président du Togo, en tant que médiateur dans le cadre du processus de paix destiné à mettre fin au conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Cette désignation, validée par l’Assemblée générale de l’UA via la procédure de silence, représente une avancée significative dans les efforts régionaux pour stabiliser cette zone en proie à des violences persistantes.
L’UA a confié à sa Commission la mission de mettre en place une feuille de route concertée avec l’ensemble des acteurs impliqués. L’objectif est de capitaliser sur les acquis des précédentes médiations menées dans les cadres de Luanda et de Nairobi.
Faure Gnassingbé succède ainsi à João Lourenço, président de l’Angola, qui s’est récemment retiré de cette fonction. Cette transition intervient à un moment critique pour la région et pourrait donner une nouvelle dynamique aux efforts de paix.
Une mission complexe pour Faure Gnassingbé
Le nouveau médiateur devra d’abord s’atteler à restaurer la confiance entre les parties en conflit. Les relations restent tendues entre Kinshasa, qui accuse Kigali de soutenir les rebelles de l’AFC/M23, et le Rwanda, qui rejette ces accusations. Cette méfiance, exacerbée par la poursuite des combats malgré plusieurs cessez-le-feu, a contribué à l’échec des médiations précédentes.
Par ailleurs, Faure Gnassingbé devra œuvrer à la convergence des différentes initiatives de paix — notamment celles menées dans les cadres du processus de Nairobi (soutenu par la Communauté d’Afrique de l’Est) et celui de Luanda. Il lui incombera de proposer une feuille de route unifiée, prenant en compte les dimensions sécuritaires, politiques et humanitaires du conflit.
Autre défi : articuler ses efforts avec la médiation actuellement menée par le Qatar, qui cherche à instaurer un dialogue direct entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23. Il s’agira d’éviter la redondance entre les différents canaux diplomatiques et de favoriser leur complémentarité.
Enfin, la médiation s’inscrit dans un contexte régional chargé, où se croisent des intérêts géopolitiques souvent contradictoires. Le succès de cette mission dépendra donc aussi de l’engagement réel des acteurs impliqués à mettre un terme à un conflit qui dure depuis trop longtemps.
Avec Radiookapi.net