Omer Paluku, secrétaire exécutif de l’Entente Urbaine de Football de l’Ituri et chef de la délégation, fait revivre la contre-performance des équipes Ituriennes. Aucun club féminin de cette province ne disputera la finale de la 16ᵉ édition de la Ligue Nationale de Football Féminin (LINAFF), qui se tient actuellement à Lubumbashi. Une absence remarquée, alors que trois équipes ituriennes étaient engagées dans la compétition.
Pour Omer Paluku, secrétaire exécutif de l’Entente Urbaine de Football de l’Ituri et chef de la délégation, cette contre-performance n’est pas due au manque de talent, mais plutôt au contexte sécuritaire extrêmement préoccupant dans la province.
« Nos joueuses ont du potentiel, mais elles évoluent dans des conditions difficiles. Les violences armées, les déplacements de population, la peur au quotidien… tout cela nuit profondément à leur préparation et à leur performance « , explique-t-il, visiblement affecté.
Malgré l’élimination, le responsable sportif insiste : la simple participation à cette édition de la LINAFF est déjà un exploit pour les équipes venues de l’Ituri.
« Être ici, c’est un acte de courage. Ces jeunes filles ont traversé des épreuves que peu de sportifs connaissent. Elles ont prouvé qu’on peut encore rêver, espérer et porter haut les couleurs de notre province, malgré tout. »
Il lance un appel clair aux autorités sportives et politiques : créer des conditions plus sûres et stables pour permettre au sport, et particulièrement au football féminin, de se développer dans l’est de la RDC.
« Le football est plus qu’un jeu. C’est un outil de reconstruction, de cohésion sociale. Il peut devenir un vecteur de paix, à condition qu’on nous donne les moyens de l’exprimer pleinement. »
Loin des projecteurs, la délégation de l’Ituri repart sans trophée, mais avec la fierté d’avoir représenté une jeunesse qui se bat pour exister. Et peut-être aussi avec l’espoir qu’un jour, la paix permettra aux talents de s’épanouir pleinement.
Dina Ayakebebe