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    Les conflits armés ont des conséquences dévastatrices sur la santé mentale des populations touchées directement ou indirectement. En Ituri, province du Nord-Est de la RDC, les affres de la guerre perpétrées par les groupes armés sont à la base des troubles mentaux.

    Cette révélation a été faite par Anicet Vyaluva, infirmier titulaire du Centre Neuropsychiatrique Santé Mentale Lobiko CNP/Samelo, ce samedi 20 juillet 2024 à Bunia, chef-lieu de l’Ituri, l’une des provinces sous état de siège depuis déjà trois ans.

    Selon lui, cette maladie prend de plus en plus d’ampleur dans cette province sous administration militaire à cause de la guerre et de ses conséquences, notamment les conflits armés.

    Samelo centre neuropsychiatrique à Bunia (Ituri). P© Jonathan Bavonga, 20 juillet 2024

    Outre la cause principale détectée ci-dessus par cet infirmier, il ajoute également que nous devons prendre en compte le facteur psychologique. Il est essentiel d’examiner l’enfant depuis la conception de la grossesse jusqu’à l’accouchement. Quels événements la maman traversait-elle pendant sa grossesse ? Dans quelles conditions l’enfant est-il né ? Quelles conditions la maman a-t-elle traversées depuis la naissance jusqu’à l’âge préscolaire ? Et pendant l’âge scolaire, quelles difficultés l’enfant a-t-il rencontrées ?

    « Il est également important d’observer l’adolescence des enfants, qui peuvent être amoureux de quelqu’un et avoir besoin d’affection. Il peut arriver qu’ils soient déçus. La guerre, les conflits territoriaux, les pillages de biens, le décès d’un être cher, tous ces éléments peuvent contribuer au développement de cette maladie. On peut également considérer les facteurs héréditaires qui peuvent induire la maladie chez un enfant, voire d’une génération à une autre. De plus, les facteurs physiques tels que la consommation de boissons fortement alcoolisées, les traumatismes crâniens, les accidents, ainsi que des maladies incurables comme le VIH/SIDA ou d’autres affections graves comme le diabète peuvent aussi conduire à des troubles mentaux », a-t-il fait remarquer.

    Difficultés, défis majeurs !

    Le centre neuropsychiatrique rencontre d’énormes difficultés pour la prise en charge des malades. Il y a des pénuries de médicaments et d’autres situations assez particulières.

    « Nous rencontrons d’énormes difficultés, notamment le manque de médicaments, l’abandon des malades au lit par leurs membres de famille, et les évasions des patients après leur stabilisation », poursuit-il à la rédaction de buniaactualite.cd.

    Appel à l’aide !

    Face à la situation précaire qui sévit dans ce centre, cet infirmier en appelle à l’administration militaire sous l’état de siège, ainsi qu’aux personnes de bonne volonté, pour venir en aide en fournissant des médicaments nécessaires pour une prise en charge adéquate des patients internés. De plus, des vêtements adaptés sont également requis pour ces personnes vulnérables, ainsi que des provisions alimentaires.

    Signalons qu’entre les mois de juin et juillet de cette année 2024, le centre neuropsychiatrique de santé mentale Lobiko CNP/Samelo a enregistré plus de 218 personnes souffrant de troubles mentaux, dont 83 patients réintègrent progressivement la communauté. Chaque année, plus de 350 cas sont réceptionnés dans ledit centre.

    Jonathan Bavonga

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