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    Le commissaire supérieur principal Mbui Kola, Maire de la ville de Bunia, au chef-lieu de la province de l’Ituri sous état de siège, vient d’être frappé d’un embargo médiatique d’un mois sur le média en ligne indépendant www.buniaactualite.cd.

    Annonce faite ce samedi 26 juillet 2025 par la direction de ce média, consécutivement aux propos « pernicieux » de cette autorité urbaine à l’encontre de la presse iturienne. Une presse et des journalistes qui travaillent pourtant dans des conditions trop difficiles, dans une région où certains ont même été tués, blessés, et font l’objet des menaces fréquentes suite à l’exercice de leur noble métier.

    Bunia : « chômeurs » ? Le maire Mbui Kola attaque la presse, ses propos « scandaleux » provoquent la colère des journalistes

    C’est des propos dignes d’ « insulte » envers toute une profession, la Presse, pourtant qualifiée de « quatrième pouvoir ». Le Maire policier de la ville de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri a lors d’un meeting populaire samedi 25 juillet 2025 au terrain de football de Mudzi-pela, traité les journalistes des « chômeurs » en attente d’opportunités professionnelles. Un propos scandaleux, qui provoque la colère des journalistes à travers toute la province.

    Pourtant parti sensibiliser la population de la Commune Shari sur la paix, suite aux enjeux sécuritaires dans la province, certains propos tenus par le commissaire supérieur principal Mbui Kola n’ont pas trouvé bon écho dans les oreilles des chevaliers de la plume.

    Selon plusieurs témoignages des journalistes présents sur le lieu du meeting, ces propos ont été tenus, d’abord pendant son adresse à la population et ensuite pendant l’interview accordée aux journalistes.

    « J’ai parlé même de vous, que tous les Ituriens aiment les Journalismes, pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas un autre travail que ça, il n’y a pas d’autres travaux », a-t-il dit devant les journalistes.

    Ce propos seuls n’ont pas suffit. D’après le Maire, la plupart des journalistes, oeuvrant dans les médias, y consacrent de leurs temps par manque d’occupation :

    « Ce n’est pas tout le monde qui est né pour être journaliste. il y a des expertises parmi vous ici, il y a des ingénieurs, il y a des savants, parmi vous. Mais aujourd’hui parce qu’il n’y a pas la paix, il n’y a pas de boulot (…) c’est pourquoi vous vous débrouillez, en lieu et place de rester à la maison ».

    Et d’ajouter :

    « Si aujourd’hui il y a la paix, je crois quand même qu’il y aura des investisseurs qui vont venir et vous aurez du travail », des propos que les journalistes présents au meeting ou même d’autres n’ont pas facilement digéré.

    Pourtant, la province de l’Ituri possède plusieurs universités, reconnues par l’État Congolais qui organisent des filières d’études en Sciences de l’information et de la communication et d’autres filières comme le Marketing, des domaines qui forment sur le plan scientifique des professionnels capables de travailler dans le média, la communication, la politique, l’enseignement et tant d’autres domaines.

    D’ailleurs, nombreux de ces journalistes sont ceux qui ont obtenu des diplômés d’études dans les sciences de l’information et de la communication, un témoignage clair de leur engagement passionné dans le métier.

    « Non, Monsieur le Maire, le journalisme n’est pas un refuge pour les sans-emploi, je vous informe que c’est un métier noble, un engagement citoyen, un sacerdoce pour la vérité, et un service public important pour toute toute société démocratique », peut-on lire dans une réaction de Constant Same Bagalwa, journaliste et responsable du média bunianews.org.

    Afoyogira Uyergiu

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