La situation sécuritaire et économique dans ’Est de la République Démocratique du Congo se détériore davantage alors que les rebelles du M23/AFC, soutenus par le Rwanda , renforcent leur contrôle sur des sites miniers majeurs au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. Ces zones recèlent des ressources minérales stratégiques cruciales pour l’industrie mondiale.
Des mines clés sous occupation rebelle :
– Bisie (Walikale) : prise de la plus grande mine d’étain de la région. Le coltan et la cassitérite extraits ici sont essentiels à l’électronique et à l’aérospatiale.
– Rubaya (Masisi) : site majeur de production de coltan. Plus de 6 000 creuseurs artisanaux ont été chassés (selon certaines sources), provoquant une crise sociale
– Lueshe (Rutshuru) : la seule mine de pyrochlore d’Afrique, utilisée dans la production du niobium, un métal stratégique pour les industries aéronautique et militaire.
– Musigha (Lubero) : zones aurifères désormais sous la coupe du M23, où d’autres groupes armés sont contraints de s’aligner.
– Lumbishi (Kalehe, Sud-Kivu) : riche en or, coltan, tourmaline et cassitérite, cette mine alimente l’industrie électronique et de luxe.
Avec la prise de Walikale-centre le 19 mars 2025, les rebelles occupent désormais 4 chefs-lieux de territoire sur 6 au Nord-Kivu :
– Walikale
– Masisi
– Rutshuru
– Kibumba (Nyiragongo)
Les postes frontaliers stratégiques Ishasha, Bunagana et Goma sont également sous leur coupe, ne laissant à l’État congolais que Kasindi et Nobili, dans le territoire de Beni.
Conséquences économiques et sociales graves :
– Le contrôle des postes douaniers et des mines prive l’État congolais de ressources fiscales majeures.
– Plusieurs services publics sont suspendus, les fonctionnaires bloqués à Beni, et les projets de développement paralysés.
– Dans le secteur forestier, Bapere (Lubero), un massif riche en or et en bois, est désormais sous la menace des ADF, précipitant la fuite des exploitants.
La consolidation du M23/AFC sur ces zones vitales fragilise davantage l’économie congolaise et aggrave la crise humanitaire dans l’Est du pays, dans un contexte de violences persistantes et d’absence de l’autorité de l’État.
Rédaction