Face à une crise alimentaire sans précédent, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a lancé, le 3 décembre 2024, une intervention d’urgence pour venir en aide aux détenus de la prison urbaine de Beni (incluant les femmes et les enfants), appelée communément Kangbay, dont la situation nutritionnelle s’est considérablement dégradée.
Une évaluation menée en octobre dernier par les experts en nutrition du CICR a révélé que la prison frôlait déjà le seuil déclaré pour l’urgence nutritionnelle, qui est de 30 % de MAG (malnutrition aigüe globale), mettant leur vie en danger.
Pour répondre à cette urgence, le CICR va organiser la livraison de nourriture de manière hebdomadaire pendant deux mois, soit de décembre 2024 à janvier 2025, à l’ensemble des détenus. Ces rations sont composées principalement de farines de maïs, de manioc, de haricots, d’huile végétale, de légumes et de sel iodé. Des aliments recommandés par les nutritionnistes pour améliorer l’état nutritionnel des détenus.
Cette assistance nutritionnelle vise à la réduction du taux de la malnutrition dans la prison de Beni, à réduire le taux de mortalité lié à la malnutrition et à permettre au gouvernement d’envisager une réponse durable (décaissement régulier du budget alloué à l’entretien et à l’alimentation des détenus). Chaque détenu devrait avoir au moins deux repas par jour.
Cependant, suite à la capacité insuffisante de la cuisine, le détenu n’aura qu’un seul repas par jour, mais qui lui apporte 2400 kilocalories (Kcal).
Conformément à son mandat lui conféré par la convention de Genève, le CICR visite les maisons carcérales pour se rassurer que les personnes détenues soient traitées conformément aux lois et aux normes internationalement reconnues, ainsi qu’aux principes d’humanité. Il s’emploie en priorité à prévenir la torture et les autres formes de mauvais traitement, à prévenir les disparitions et à élucider le sort des personnes disparues, à améliorer les conditions de détention (par exemple en agissant sur les infrastructures, ou l’accès à la nourriture, à l’eau et aux services de santé), à rétablir et à maintenir les contacts avec la famille et à veiller au respect des garanties judiciaires.
Cette intervention s’inscrit dans le cadre de l’engagement du CICR à améliorer les conditions de vie des personnes privées de liberté et à promouvoir le respect de leurs droits fondamentaux. En travaillant en étroite collaboration avec les autorités locales, le CICR espère contribuer à une amélioration durable de la situation nutritionnelle à la prison de Beni. Au-delà de cette assistance en vivres, le CICR apporte son aide également en termes de maintenance de certaines infrastructures et d’accès aux soins de santé secondaires à l’hôpital général de référence de cette ville.
Providence Birugho