Archives

     

    La tuberculose, une autre forme d’insécurité pour la province de l’Ituri, au Nord-Est de la RDC. Plus de 11 861 cas de cette pathologie y ont été notifiés en 2023. Parmi lesquels, 1 211 enfants, dont 332 décès dans l’ensemble des 36 zones de santé. 

    Cette statistique a été livrée par la coordination provinciale de la lutte contre la lèpre et la tuberculose en Ituri. C’était à l’occasion d’une matinée scientifique organisée le mercredi 10 juillet 2024 à l’Université Shalom de Bunia, capitale provinciale de l’Ituri.

    En 2023, nous avons réussi à dépister un total de 11 861 cas de tuberculose, parmi lesquels 11 211 enfants et 332 décès ”, a précisé le coordonnateur Docteur Justin Mukonkole.

    Le responsable provincial de ce programme en Ituri attribue cette progression à plusieurs facteurs, notamment la pauvreté, la promiscuité engendrées par les conflits armés.

    Parmi les populations vulnérables à la tuberculose, on retrouve les prisonniers, les miniers qui travaillent dans les mines d’or, les PVVIH, ainsi que d’autres comorbidités comme le diabète ”, a-t-il laissé entendre à buniaactualite.cd.

    Les milieux carcéraux, plus victimes ?

    En territoire d’Aru, par exemple, situé à environ 300 kilomètres au nord de Bunia, l’activiste des droits de l’homme Faustin Vahamwiti alerte sur les cas de tuberculose enregistrés dans la prison centrale d’Aru. Selon lui, au moins 18 cas ont été notifiés en seulement deux semaines. Le surpeuplement de cette maison carcérale est à l’origine de cette situation.

    Écho favorable chez le responsable provincial du programme de lutte contre la Lèpre et la tuberculose, Justin Mukokole. Cependant, il précise que des équipes sont déjà à pied d’œuvre pour limiter la propagation de cette maladie.

    Oui, c’est confirmé. La situation dans le territoire d’Aru ne peut surprendre personne, car c’est la même situation que nous vivons, que ce soit à Bunia, à Mambasa ou ailleurs. Nous prenons toute une série de mesures pour gérer la tuberculose dans les milieux carcéraux. La première chose que nous faisons est de diagnostiquer et de dépister les malades à l’entrée afin de rechercher la tuberculose, de sorte qu’ils ne puissent pas ramener la maladie de la maison à la prison et contaminer les autres. Si nous détectons des signes de tuberculose, nous effectuons des recherches et nous traitons les cas positifs. Pendant leur séjour en prison, nous continuons à rechercher des cas ; en cas de symptômes, nous investiguons et prenons en charge les cas positifs. À leur sortie de prison également, nous suivons la même procédure pour éviter qu’ils ne ramènent la tuberculose de la prison vers la communauté ”, explique M. Mukonkole.

    Et d’ajouter : “ Notons que pour les diagnostics de la tuberculose, que ce soit à Aru ou ici (à Bunia : ndlr), nous avons mis en place des dispositifs similaires. Même à Mambasa, nous avons positionné un expert près de la prison pour faciliter le dépistage de la tuberculose chez cette catégorie de la population”.

    Signalons que la Journée Mondiale de la tuberculose est célébrée le 24 mars de chaque année. En Ituri, le territoire de Djugu reste l’épicentre de cette maladie avec 44,5 % des personnes atteintes.

    Jonathan Bavonga

    Leave A Reply

    error: Content is protected !!