Ce vendredi 15 décembre 201, la cour pénale internationale a fixé à 10 millions de dollars le montant pour les réparations collectives des victimes dans le procès qui l’oppose à Thomas Lubanga, ancien chef de milice de l’union des patriotes congolais, UPC en sigle, condamné le 14 mars 2012 à 14 ans de prison pour crimes de guerre, à savoir la conspiration, l’enrôlement d’enfants de moins de 15ans dans son groupe armé et le fait de les avoir fait participer activement aux hostilités entre septembre 2002 et août 2003 lors de la guerre interethnique en Ituri, province du Nord-est de la RDC.
Dans un communiqué, la cour affirme avoir identifié 425 victimes directes et de milliers d’autres indirectement affectés par les crimes de l’incriminé, insistant sur le fait que les réparations se feront de manière collective.
Selon le même communiqué, la CPI a évalué le préjudice subi par ces 425 personnes reconnues comme victimes de M. Lubanga à 3.400.000 USD et a évalué équitablement la responsabilité de M. Lubanga, hors du préjudice subi par les personnes susmentionnées, à 6.600.000 USD, ce qui porte le total à 10.000.000$.
A Bunia, les réactions n’ont pas tardé :
L’UPC, parti de M. Lubanga, dénonce un mensonge de la cour contre son Président :
« C’est une déception encore une fois de plus parce que ça fait 4ans depuis que nous attendons la liste des victimes, on ne l’a jamais vu. Qui sont alors ces victimes que la cour va indemniser ? Pourquoi la cour cache les victimes alors que la procédure de cette même cour veut que les accusés procèdent à la contre-enquête ? Pour notre parti, ce procès n’est qu’un acharnement contre Thomas Lubanga, nous ne cesserons de le répéter » a déclaré Pele Kaswara Tahigomu, Président du comité politique de cet ancien mouvement rebelle, devenu aujourd’hui parti politique. Il a été joint par l’AFP
Coté victimes, c’est plutôt la satisfaction:
« De notre côté c’est la satisfaction. Cette décision de la cour soulage les victimes, car ça fait 10 ans d’attente. Ce qui est important pour nous, ce n’est pas le montant alloué à cette indemnisation mais la réparation. La réparation peut se faire de plusieurs manières, même par une simple excuse. L’essentiel est que l’on reconnaisse qu’il y a eu des victimes dans cette affaire » soutient pour sa part Xavier Maki, secrétaire exécutif de l’ONG Justice plus, une organisation de défense des droits de l’homme ayant accompagné les victimes depuis le début du procès.
Rappelons que compte-tenu de l’indigence de Thomas Lubanga, la cour a ordonné le fond au profit des victimes de mobiliser des fonds pour effectuer ces réparations, invitant également le gouvernement congolais à y contribuer également.
La Rédaction