Archives

    Lors de sa brève visite en Ituri, province du Nord-Est de la République démocratique du Congo placée sous état de siège depuis plus de 3 ans, Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations de paix a indiqué qu’il y a encore des défis sur les plans sécuritaire et humanitaire, nécessitant des efforts collectifs et supplémentaires.

    Dès son arrivée à Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, cette grande figure de l’ONU a brièvement échangé avec le gouverneur militaire de l’Ituri, le lieutenant-général Luboya N’kashama Johnny. Au sortir de cet échange, il s’est confié à la presse locale.

    « Il y a encore des défis, beaucoup d’évènements qui confirment que la situation sécuritaire et humanitaire [en Ituri] demande encore nos efforts communs », a-t-il déclaré.

    L’objectif reste le même : répondre aux besoins en étroite collaboration avec la partie gouvernementale en vue d’aboutir aux résultats attendus.

    « ... Nous allons continuer la coopération très étroite avec le gouverneur et les autorités provinciales, pour répondre à ces défis sécuritaires et humanitaires, comme on le fait au niveau humanitaire notamment avec la protection des personnes dans les camps des déplacés », a-t-il rassuré.

    Après la ville de Bunia, M. Lacroix s’est également rendu dans le territoire de Djugu, précisément à Tchomia, entité lacustre située à 60 km de Bunia, le chef-lieu de l’Ituri. Sur place, il a pu échanger avec les populations locales, y compris les déplacés internes. C‘était pour voir avec elles, comment améliorer la réponse au double défi sécuritaire et humanitaire qu’impose la situation dans cette province .

    Selon une dépêche du bureau de l’information publique de la Monusco Bunia, le patron du Département des opérations de maintien de la paix de l’ONU a estimé que le désarmement et la démobilisation des miliciens restent la condition sine qua none pour une paix durable en RDC.

    Avec Bintou Keita, la Cheffe de la MONUSCO qui l’accompagne, M. Lacroix a échangé ce vendredi avec des représentants de la société civile, des associations de femmes, des déplacés, des jeunes, de la Police et de l’armée.

    Photo de famille de Jean-Pierre Lacroix entouré du vice-gouverneur policier de l’Ituri et d’autres personnalités à Tchomia (Djugu, Ituri,RDC). P© MONUSCO

    Pour Jean-Pierre Lacroix, seuls les services habilités peuvent porter des armes, pour garantir la sécurité des populations :

    « Le but, c’est que ce soit l’Etat qui soit plus présent et que la force, les armes soient uniquement dans les mains des FARDC et des policiers ; et que les services à la population puissent se développer ; et que la population, vous puissiez travailler tranquillement à vos activités, vos enfants aillent à l’école, les parents font un travail de parents et chacun vaque à ses occupations. C’est ça le but, donc, je crois qu’il faut que nous travaillions tous dans le même objectif : comprendre que les groupes armés, à la fin, c’est une plaie, c’est ça qui entretient le désordre ».

    Il en appelle à tous, pour œuvrer ensemble, en vue du retour de la paix en RDC et en Ituri, « l’un des plus beaux lieux du monde, qui a tout ce qu’il faut pour se développer ».

    « Alors, travaillons ensemble, malgré les difficultés et les obstacles… Je pense qu’il faut avoir tout ça à l’esprit, c’est une responsabilité de tous : de vous, de nos collègues de la MONUSCO, des autorités provinciales, des FARDC, de la police… Le but une fois de plus, c’est que tous ces gens qui détiennent des armes illégalement, qu’ils rendent leurs armes et retournent à la vie civile, et que certains soient intégrés s’ils sont capables, dans les unités en uniformes… Nos collègues vont essayer de faire le maximum pour répondre à vos attentes, on n’a pas de ressources illimitées bien sûr, mais le message est bien entendu. Comme on dit, la lutte continue », a déclaré M. Lacroix, avant de visiter un projet d’aquaculture de la MONUSCO d’un montant d’environ 100,000$, qui emploie une centaine de jeunes à risques, dont 50 femmes vulnérables. Reprenant un vieil adage chinois, il a rappelé combien il était important d’apprendre à quelqu’un à pêcher, plutôt que de lui donner du poisson.

    Il a clôturé sa visite de 24 heures en Ituri, le vendredi 20 septembre 2024.

    Rédaction

    Leave A Reply

    error: Content is protected !!