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    Quelques leaders des communautés considérées comme victimes des atrocités commises par les groupes armés en Ituri, dont CODECO et FPIC, ont appelé à l’incivisme fiscal et à la paralysie des activités économiques en vue d’obtenir la démission du gouverneur Jean Bamanisa Saidi.

    Dans une déclaration faite à la presse le dimanche 28 mars 2021, ces derniers reprochent à l’autorité provinciale l’incapacité à gérer la crise sécuritaire de la province.
    A cela s’ajoute, à en croire les mêmes leaders communautaires, le fait que le gouverneur Bamanisa tient souvent des discours jugés « irresponsables » par la « forte montée en puissance de l’équilibration autour d’un groupe armé dénommé Zaïre qui n’existe que dans l’imaginaire à travers des discours inconduits, intoxiquateurs, diversifs, dénigrants et agressifs de la part du gouvernement provincial, pire, allant jusqu’à la démoralisation des unités FARDC engagées sur la ligne de front ».

    “ Le gouvernement provincial joue le rôle d’avocat et d’officine politique des groupes armés en accordant beaucoup plus d’importance aux effets collatéraux que de s’attaquer aux causes principales de la situation qui déstabilise notre province ” écrivent-ils avant d’appeler le gouverneur Bamanisa à déposer sa démission.

    “ Pour la dernière fois nous exigeons la démission pure et simple du gouverneur Bamanisa et son gouvernement. A cet effet, nous lançons la paralysie totale et illimitée des activités, suivie de l’incivisme fiscal, jusqu’à l’obtention de gain de cause ».

    En réaction, le gouvernement provincial juge d’humiliante cette sortie médiatique, appelant la population à se désolidariser de ce genre de personnes .

    Steve Sengida Batchulu , directeur de cabinet adjoint du gouverneur Bamanisa estime que cette structure mène maintenant un combat politique contre le gouverneur de province et appelle les animateurs à se formaliser comme parti politique.

    « Je me pose la question si les auteurs de cette déclaration ont une idée de ce que l’incivisme fiscal peut entraîner dans un pays. Aucune province ayant connu les mêmes problèmes que nous n’a recouru à l’incivisme fiscal, au soulèvement contre l’autorité établie ou par la désobéissance. Est-ce qu’ils ont sorti la solution magique qui fera que la paix et l’accalmie reviennent en Ituri? Nos troupes qui sont entrain de défendre au prix du sacrifice suprême, comment cette structure les appuie? Dépuis quand nous avons appris à mettre en mal les efforts de toute une institution, de tout un Etat, par ce que nous ne sommes pas en harmonie avec la marque de travail qu’imprime le gouverneur ? » s’est-t-il interrogé.

    Lancé depuis dimanche, l’appel de ce groupe de responsables communautaire à la paralysie des activités et à l’incivisme fiscal n’a pas été suivi par la population.

    À Bunia, capitale provinciale, les activités économiques se déroulent normalement et nombreux opérateurs économiques interrogés, disent ignorer l’existence d’un quelconque mot d’ordre appelant à la fermeture des activités.

    Signalons que dépuis la naissance de cette structure se réclamant défendre les victimes des tueries en Ituri, ses relations avec l’autorité provinciale ont toujours été tendues.
    L’année dernière, une marche de colère a même été organisée pour exiger le départ de Jean Bamanisa, une manifestation vite étouffée par la police.

    Se greffant derrière les victimes de la guerre de Djugu et Irumu, les animateurs de ce groupe sont souvent soupçonnés de travailler de mèche avec la milice d’autodéfense dénommée “ Zaïre ” opérant dans ces zones au motif de contrer les attaques de CODECO.

    Marcus Jean Loika

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