Ituri : que sait-on sur l’identité des tueurs de Djugu ?

Des informations recueillies par buniaactualite.com auprès des forces de l’ordre sur place à Djugu, qui affirment avoir interrogé 6 détenus parmi les assaillants capturés lors des accrochages, indiquent que ces derniers seraient localisés dans les montagnes de Korovi et de Bobo en secteur de Walendu Pitsi et que leur camp d’entrainement se situerait dans une zone difficile d’accès dans les montagnes de Tara, surplombant le lac Albert. Ils détiendraient au total 15 armes AK 47 dont 5 ravis aux forces de sécurité et quelques radios motorola.
Leur effectif initial ne dépassait pas 40 hommes au début de la crise en début février mais ce chiffre ne cesse de croître vu le recrutement de plusieurs bandits et autres criminels que les assaillants ramassent dans les villages lors de leurs raids.

Notre source estime qu’il y a un lien entre ces assaillants de Djugu et les miliciens de la FRPI, actifs dans le sud du territoire d’Irumu depuis plus de 15ans.
« Ils recrutent tous les voleurs du village qu’ils font boire des potions capables selon eux de les rendre invulnérables face aux tirs de l’armée. Nos renseignements établissent un lien entre ces assaillants et la FRPI qui leur envoi des armes et munitions ainsi que des instructeurs » a dit notre source.

Quant à leur mode opératoire, ils créent de la panique psychologique dans les rangs des forces de l’ordre:
« Lorsqu’ils font face aux tirs de la police ou de l’armée, ils lancent des cris assourdissants, faisant croire qu’ils sont très nombreux. Ils se déshabillent et au besoin mettent des enfants et des femmes devant comme boucliers humains. Dans ces conditions, les forces de l’ordre sont en difficulté de tirer » a poursuivi notre source.

Il faut signaler que la terreur créée par ces assaillants a vidé tout ce territoire de Djugu, le plus peuplé de l’Ituri, de la quasi-totalité de ses habitants. Les Hema ont pris la direction sud, vers Bunia et autres grands centres, alors que les déplacés Lendu sont principalement à Kpandroma plus au nord et dans le secteur de walendu Watsi en territoire voisin de Mahagi.

Les incendies de villages touchent les deux communautés, ce qui fait qu’il est à ce stade difficile de savoir avec exactitude à quelle tribu ils appartiennent.
Lors de sa descente sur place, le ministre de l’intérieur et sécurité, Emmanuel Shadari et toute sa délégation, a visité un village lendu récemment réduit en cendre, contrairement à ce qui se racontait à Bunia faisant croire que seuls les villages Hema étaient touchés.

La Rédaction