La communauté Nyali Kilo alerte l’administration provinciale sous état de siège en Ituri et le gouvernement national sur une présumée présence des rebelles des Forces Alliées et Démocratiques ADF dans le rang de la milice coopérative pour le développement du Congo (CODECO) en secteur de Banyali Kilo situé au nord de Bunia dans le territoire de Djugu.
C’est dans une lettre adressée, le 14 juillet 2024, au gouverneur militaire que cette alerte a été faite, dont la copie est réservée à plusieurs autorités sécuritaires et politiques, notamment les présidents de l’Assemblée nationale, du Sénat, la Première ministre et ses vice-premiers ministres et ministres de la défense, de l’intérieur, mais également au chef d’état-major général de l’armée, pour ne citer que ces autorités.
Abordée par la rédaction de buniaactualite.cd le lundi 22 juillet 2024, l’association culturelle Akongo regroupant les Nyali Kilo craint une extermination de la population dans cette partie de Djugu si rien n’est fait dans l’urgence pour étouffer rapidement cette présumée coalition CODECO ADF.
« Alerte sur une probable présence des éléments dans ADF/NALU dans le rang de la milice CODECO », tel est l’objet de cette lettre d’alerte adressée au gouverneur de province par l’association culturelle Akongo signée par le docteur Vital Tungulo.
D’Irumu sans inquiéter Bunia, où ces ADF sont-ils passés pour atteindre Djugu ?
D’après le président de la communauté Nyali Kilo, ces rebelles se seraient servis d’une route créée en pleine forêt par une société chinoise de Bandiboli à Irumu, passant par plusieurs villages du territoire de Mambasa jusqu’à atteindre Djugu, précisément le secteur de Banyali Kilo.
« Cette route prend naissance sur la RN 4, précisément au village Bandiboli dans la chefferie de Walese Vonkutu en territoire d’Irumu et traverse plusieurs villages des territoires d’Irumu et Mambasa », poursuit M. Tungulo dans cette lettre dont nous détenons une copie.
Ce dernier parle d’une jonction qui, selon leurs sources, aurait débuté depuis 2021 par la prise de contact. D’après le contenu de cette même lettre, « l’un des chefs de file des ADF vit actuellement au village Andisa, l’un des bastions de la CODECO dans le groupement Mabilindey ».
La collaboration juvenilo-militaire sollicitée
Après l’alerte, place aussi aux mécanismes pour barrer la route à cette menace qui semble être aussi, à en croire Tungulo, une menace « de l’enrichissement à travers l’exploitation minière » dans cette partie de Djugu.
Ce président intérimaire des 5 communautés victimes réunies aussi dans la structure G5 estime que la collaboration entre les jeunes et les militaires FARDC est l’une des options pouvant contenir cette coalition armée.
« Nous croyons que les jeunes gens qui se trouvent dans nos milieux ne se sont pas encore envahis par ces méchants. Je crois que ce que nous pouvons leur dire, c’est d’être à côté de nos forces de défense et de sécurité, de leur assister dans la mesure du possible avec de l’eau, à manger, médicaments, etc. », propose-t-il avant de redemander l’intensification des opérations militaires lancées depuis le 30 juin dernier.
Jusqu’à présent, aucune source officielle ne s’est encore prononcée quant à cette information qui reste encore une alerte. L’administrateur policier de Djugu et l’armée, joints tous par notre rédaction, disent ne pas avoir des informations là-dessus pour en communiquer.
Rédaction