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    Dans l’intervalle de seulement une semaine, soit du lundi 05 au lundi 12 septembre 2022, près de 50 civils ont été sauvagement tués par des groupes armés en Ituri, principalement dans les territoires de Djugu et de Mambasa.

    Des morts et des disparus

    L’attaque la plus sanglante est celle de la milice CODECO, ayant coûté la vie à au moins 40 personnes, le vendredi 09 septembre 2022 à Mbidjo, dans le territoire de Djugu. Des sources de la société civile locale qui livrent ce bilan définitif, ont également avancé d’importants dégâts matériels, dont l’incendie d’une centaine de maisons et de motos. Un bilan non encore confirmé par des sources sécuritaires.

    La même milice a été, au cours de ladite période, accusée d’avoir mené une attaque contre le site minier de camp Blankete, à une dizaine de kilomètres de Mongbwalu, la plus importante cité minière de l’Ituri. Là, un civil a été tué et plusieurs autres portés disparus. C’est à cet endroit qu’en mai dernier, un carnage a été mené par ces assaillants, ôtant la vie à une cinquantaine d’autres personnes.

    L’autre attaque du groupe armé CODECO est celle de Nyamamba, entité se trouvant au bord du lac Albert, à plus de 15 kilomètres au nord de Tchomia, dans la chefferie de Bahema Banywagi. 2 personnes y ont été tuées et une autre blessée, selon des sources concordantes abordées par buniaactualite.cd

    A cela s’ajoute, toujours dans le territoire de Djugu, le kidnapping par des assaillants de la CODECO d’une dizaine de personnes en plein marché de Kpandroma. Des personnes qui demeurent encore en captivité, en dépit des appels pour leur libération, qui demeurent sans succès.

    Dans le territoire de Mambasa, ce sont des terroristes ADF et des miliciens Maï-Maï qui secouent cette partie de l’Ituri.

    Depuis le 05 septembre, plusieurs villages ont été attaqués. Le dimanche 11 septembre, au moins 3 corps des civils en état de décomposition très avancée ont été découverts dans les forêts de Mekima non loin de Bango dans la chefferie de Babila Bakwanza. La nouvelle société civile congolaise dans la région a plaidé pour l’organisation d’une “ fouille ” pour retrouver les traces d’autres civils tués par des terroristes ADF.

    Des affrontements entre miliciens

    Des miliciens de la force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) et ceux de la Force patriotique et intégrationniste du Congo (FPIC) dits “ Chini ya Kilima” se sont affrontés dans l’intervalle de la même période en territoire d’Irumu.

    Après Kombokabo dans la chefferie de Basili, des éléments de la FRPI et ceux de la FPIC se sont affrontés de nouveau à Talolo dans la chefferie des Andisoma. Chaque partie accuse l’autre de provocation. Le bilan n’a jamais été rendu public. Mais un déplacement massif de la population des entités où se sont déroulées ces combattants, a été documenté.

    La communication des autorités

    Après l’attaque de la milice CODECO à Mbidjo, le porte-parole du gouverneur militaire sous état de siège est sorti de son silence. Le lieutenant Jules Ngongo, aussi communicateur de l’armée dans le secteur opérationnel de l’Ituri, a rappelé le souci des autorités d’imposer la paix.

    Notre objectif, c’est de protéger cette population et de la sécuriser jusqu’à l’infini ”, avait-il laissé entendre à la presse locale.

    S’agissant des victimes de l’attaque de Mbidjo, il a rassuré la prise en charge des obsèques par l’administration militaire. “ C’est un devoir pour nous ”, avait-il rappelé.

    Pour M. Ngongo, les groupes armés ayant souscrit à la cession des hostilités doivent saisir la main tendue du président de la République et cesser avec les massacres des civils.

    A noter que l’Ituri est sous état de siège depuis plus d’une année. Malgré cette administration spéciale confiée aux militaires et policiers, des groupes armés ne cessent de secouer la quiétude dans la province.

    David Ramazani

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