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    Dans un communiqué de presse rendu public le 10 janvier dernier et dont une copie est parvenue à buniaactualite.com, la milice dénommée Force patriotique et intégrationniste du Congo FPIC active dans le territoire d’Irumu, rejette toute implication de Thomas Lubanga et sa structure Task Force dépêchée en Ituri par la présidence de la République pour la sensibilisation à la paix.

    Tout en félicitant le chef de l’Etat pour son engagement à pacifier l’Ituri, ce groupe armé né en 2019 se dit plutôt favorable au programme de désarmement, démobilisation et relèvement communautaire P-DDRCS, dont il salue le séjour à Bunia du coordonnateur national, Tommy Tambwe Ushindi.

    « Nous tenons à fixer l’opinion tant nationale qu’internationale sur les enjeux et défis de la pacification de l’Ituri, surtout dans son volet désarmement qui risque d’être un échec cuisant à cause des oiseaux de mauvais augure venus de Kinshasa sous le label « Task Force », écrit le Lieutenant-Général autoproclamé Songambele Malali qui se présente comme étant le «chef d’état-major général » de la milice.

    A lui de poursuivre :

    « C’est pourquoi nous FPIC, rappelons encore une fois que notre mouvement n’a pas été créé pour servir de mangeoire aux prétentieux opportunistes mal avisés qui s’improvisent pour soit disant venir nous sensibiliser ».

    S’attaquant nommément au coordonnateur de Task Force Thomas Lubanga, les miliciens reprochent à cet ancien chef de la rébellion UPC durant la guerre interethnique survenue en Ituri entre 1999 et 2003, d’avoir ordonné à l’époque l’assassinat de plusieurs chefs coutumiers Bira, la communauté à laquelle ils appartiennent en majorité.

    « Nous disons à Mr Thomas Lubanga et sa bande d’opportunistes de Task Force que la FPIC n’est pas à vendre. Et surtout qu’il est très mal placé pour parler de la paix dans les oreilles du peuple Bira dont il a aisément massacré plus de 15.000 personnes dans les années 2000 à 2003, y compris nos vaillants chefs dont Bulamuzi de la chefferie des Andisoma et Nobamuzi de Babelebe dont les corps sont toujours recherchés pour être enterrés », peut-on lire dans le document.

    La FPIC met par ailleurs en garde « quiconque osera fouler ses pieds dans les zones sous son contrôle au nom et pour le compte de Task Force » promettant le pire car d’après elle, « on ne peut pas résoudre le problème avec ceux qui l’ont créé »

    Cette milice considère en effet Task Force comme un « groupe des Seigneurs de guerre qui n’ont aucune leçon à donner » avant d’inviter M. Lubanga à commencer par aller sensibiliser le groupe d’autodéfense Zaïre qui serait affilié à sa communauté Hema.

    Avant FPIC, c’est la milice CODECO qui elle aussi s’est dit non intéressée par la mission de sensibilisation menée par Thomas Lubanga et son groupe Task Force.

    Le refus opposé à Task Force par les deux milices les plus meurtrières de l’Ituri va constituer, si rien n’est fait pour recadrer la situation, un véritable obstacle à la démarche poursuivie pour convaincre les hommes en armes à les déposer et s’engager dans un processus de paix.

    Les incriminés n’ont pas encore donné leur position par rapport à cette situation.

    La Rédaction

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