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    La méfiance entre deux personnalités de la province à savoir le candidat malheureux aux élections présidentielles de 2018, Rajabu Tebabo et le gouverneur de l’Ituri Jean Bamanisa ne se cache plus.

    A ce sujet, buniaactualite.com qui a suivi les déclarations de l’un et de l’autre, a essayé d’analyser les contours et d’en décélérer la portée.

    Controverse entre les deux personnalités: genèse

    Tout commence samedi 16 mai en début de soirée. L’opinion est surprise par un élément sonore enregistré par ce candidat malheureux à la présidentielle et président national du parti politique dénommé « Congolais Unis pour le changement, CUC », largement partagé sur les réseaux sociaux .

    Dans sa déclaration, M. Tebabo appelle à un soulèvement populaire pour contraindre le gouvernement congolais à mettre fin à l’insécurité grandissante en Ituri.

    « Réveillez-vous mes frères, faites un soulèvement populaire, ne prenez pas des armes, bloquez toutes les routes, les bureaux, jusqu’à nouvel ordre. Le gouvernement en place ne nous écoute pas, le président Félix Tshisekedi ne se soucie pas de nous, tout ce qui le préoccupe c’est le pouvoir » déclare-t-il.

    Dans ce même message, il tacle le gouverneur Bamanisa lui demandant de fermer son bureau ainsi que celui de l’assemblée provinciale car toutes ces institutions d’après lui sont « incapables » d’assurer la paix.

    En réaction, l’autorité provinciale qui est intervenue dans une vidéo elle aussi partagée sur les réseaux sociaux, a qualifié le message de M. Tebabo de «rébellion», appelant la population de sa juridiction à rejeter cet appel.

    « Encourager le soulèvement populaire ici ou à Mahagi, au Kivu ou ailleurs cotre le Président de la République c’est un cas de rébellion très grave. Nous invitons la population de l’Ituri en général à rejeter cet appel parce que de l’Ituri nous ne pouvons pas être la base d’un soulèvement généralisé » a déclaré Jean Bamanisa.

    Rajabu Tebabo Soborabo, candidat Président de la république
    Photo d’archive

    Dimanche, l’ancien candidat Chef de l’État, sorti 4ème selon les chiffres de la CENI, revient à la charge et attaque ouvertement  le gouverneur Bamanisa qu’il considère désormais comme un  «ennemi» prêt à attenter à sa vie.

    Dans un nouvel élément sonore d’une vingtaine de minutes, il s’étonne que le chef de l’exécutif provincial l’ait accusé de rébellion après tout le soutien lui apporté lors de son élection comme gouverneur.

    « J’ai reçu le message de Bamanisa, je me demande si c’est le même Bamanisa que j’ai fait élire. Mon parti le CUC a 3 députés à l’assemblée provinciale et il est venu me demander de l’aider, nous avions signé un accord politique qu’il n’a pas respecté » explique-t-il.

    A l’en croire, le gouverneur de province lui aurait fait beaucoup de mal:

    «Il avait placé mon nom sur la liste de ceux qui entretiennent une rébellion armée en territoire d’Irumu, l’a remis au commandant Chiviri qui est un rwandais, avec l’objectif de me tuer » affirme-t-il.

    Combat judiciaire :

    En effet l’année dernière, plusieurs notables d’Irumu dont M. Tebabo lui-même est originaire, ont été arrêtés pour participation à un mouvement insurrectionnel dénommé FPIC basé au groupement Chini Ya Kilima.

    « Je vais saisir la justice contre Bamanisa pour abus de confiance, j’irais à la cour de cassation» prévient Rajabu Tebabo qui appelle même les élus provinciaux de son parti à « retirer leur confiance au gouverneur ».

    « Je dis à mes trois députés CUC qui sont à l’assemblée provinciale de l’Ituri, de retirer leurs voix à Bamanisa et les donner à Samy Adubango avant de saisir la cour constitutionnelle. Ceux qui vont refuser l’obtempérer à cet ordre seront traduits en justice » conclu le candidat malheureux à la présidentielle.

    Ce jeu de ping-pong intervient pendant que la province de l’Ituri est plongée ces derniers mois, à la montée grandissante de l’insécurité, suite à l’activisme de plusieurs groupes armés causant des atrocités extrêmes suivies d’une grave crise humanitaire.

    La Rédaction

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