Dans le cadre du projet « Solution durable » chapeauté par le gouvernement provincial de l’Ituri, plus de 1,500 ménages de 8,087 personnes des déplacés internes ont été intégrées à Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri. Ils ont ainsi dû quitter les différents sites.
En effet, depuis le mois de Mai 2023, le gouvernement provincial de l’Ituri, ensemble avec ses partenaires humanitaires tels que UNHCR, a entamé la mise en œuvre de la phase pilote du projet Solutions durables. Ce dernier vise à apporter des réponses humanitaires à caractère permanent afin de restaurer la dignité des familles ayant fui les atrocités sécuritaires, principalement en territoire de Djugu.
En amont, des enquêtes d’intention ont été menées par le gouvernement et ses partenaires par le biais de la Commission Nationale pour les Réfugiés (CNR), afin de cerner le réel besoin des populations déplacées en termes de solutions durables. Cette enquête proposait 3 alternatives des solutions durables, à savoir, le retour au village de provenance, la rélocalisation vers un autre milieu et l’intégration locale dans la communauté à Bunia.
Sur un échantillon de 9,447 ménages de 42,997 personnes vivant dans les 6 sites de Bunia (Telega, Mbala, Bembey, ISP, Kigozeet Tsere), 83% soit 7,805 ménages de 35,750 personnes ont indiqué leur désir de s’intégrer localement à Bunia et ses environs. 14% soit 1,351 ménages de 6,023 personnes ont opté pour la relocalisation dans un autre lieu du pays, et 3% soit 286 ménages de 1,207 personnes pour le retour dans leurs lieux d’origine à condition que les facteurs de sécurité et de protections soient favorables.
Cependant, bien des déplacés durant ces cinq dernières années de déplacement forcé ont développé une résilience et ont acquis des portions de terre aux environs de la ville de Bunia par leurs propres moyens. Ceux-ci ont estimé que l’intégration dans la communauté de Bunia serait la solution la plus adaptée pour eux, vu que l’une des conditions pour pouvoir bénéficier de ces solutions durables, il faut posséder un lopin de terre.
C’est dans ce sens que, suivant une approche de participation communautaire, le HCR et d’autres agences des nations unies, sous le leadership du gouvernement provincial, a procédé à ces jours à la construction d’au moins 1,500 ménages pour désengorger six sites de la ville de Bunia où la promiscuité battait son plein.
Odette, femme de troisième âge et mère de 9 enfants, fait partie des bénéficiaires de ce projet. Elle est heureuse d’avoir intégré la communauté à Bunia, mais sa plus grande joie est d’avoir retrouvé sa dignité en tant qu’une personne humaine, car les conditions des vies aux sites des déplacés sont désastreuses.
Elle fait désormais sa vie et gagne son pain grâce à la coupe et couture. Son plaidoyer est celui d’étendre le projet à toutes les personnes déplacées, car de nombreuses familles vivent toujours dans une misère sans précédent.
Un vrai travail d’équipe, avec la collaboration de plusieurs acteurs humanitaires tels que ADSSE qui s’occupe des constructions des abris, Intersos qui prend en charge les questions spécifiques de protections, AIDES qui joue le rôle de la gestion des sites, elle assure aussi la régularisation administrative des documents parcellaires pour mettre les bénéficiaires dans des conditions de quiétude et de sûreté.
Une satisfaction pour OCHA, coordinateur des actions humanitaires, qui souhaite encore voire assez d’implication et de prouesses dans les acteurs humanitaires pour agir en faveur des peuples dans le besoin. Emmanuel Cestin, le chef de bureau, rassure que les acteurs humanitaires ne vont pas baisser le bras et vont continuer à venir en aide au regard des besoins humanitaires présents, tels que le dit le thème de cette année « Agir pour l’Humanité » à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’aide humanitaire,célébrée ce 19 août prochain.
Joel Wells