La situation sécuritaire reste préoccupante dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, cela malgré l’entrée en vigueur de l’état de siège décrété dans cette partie du pays depuis bientôt une année.
Les efforts consentis par les Forces de défense et sécurité n’ont pas suffi pour mettre fin aux tueries en répétition dans plusieurs territoires de ces deux provinces.
C’est la raison pour laquelle le député provincial Kambale Matofali Promesse propose au chef de l’État congolais de doter la population des territoires de Beni, Djugu, Irumu et Mambasa des armes pour renforcer la traque des égorgeurs comme cela se fait en Ukraine.
Rappelant les récents cas de tueries dans la chefferie des Walese Vonkutu au sud du territoire d’Irumu où plus de 50 civils ont été massacrés en l’espace de deux jours, faisant un total de plus de 2.000 victimes depuis le début de l’etat de siège, cet élu de Butembo estime que la solution pour un retour de la paix passe aussi par la dotation des armes aux habitants.
Lire aussi : Irumu: Urgent, nouveau carnage des ADF dans le Walese Vonkutu, plus de 50 morts selon l’ONG CRDH
« Partant des dernières déclarations du ministre de la Défense selon lesquelles les massacreurs sont désormais dispersés dans les montagnes de Ruwenzori et opèrent en petits groupes et qu’il est très difficile de les localiser, ainsi que la déclaration du gouverneur du Nord-Kivu qui estime qu’il ne peut pas y avoir des militaires devant chaque maison pour tout les villages du territoire de Beni…() nous proposons que le gouvernement congolais examine la proposition de doter des armes à la population des territoires où les massacres se poursuivent, afin que les victimes des ces actes puissent contribuer efficacement à la traque et à l’anéantissement de ces massacreurs » peut-on lire dans la lettre ouverte de deux pages que cet élu du peuple a adressé ce lundi 21 mars 2022 au président de la République et dont buniactualite.com s’est procurée une copie.
Matofali Promesse estime par ailleurs que les armes dotées à la population devront être identifiées et les chefs des quartiers ou villages seront chargés d’en faire le suivi et le contrôle régulier.
Pour lui, cette dotation devrait être suivie d’un entraînement collectif de moins de 20 jours pour permettre à la population de bien manier les armes dotées.
Il reste à savoir si une telle proposition sera acceptée par le président de la République.
Rappelons tout de même qu’une telle demande a déjà été formulée par plus d’un habitant après les attaques répétées des groupes armés opérant dans la zone.
Lire aussi : Ituri: l’ONG CRDH qualifie les opérations conjointes FARDC-UPDF de « mal planifiées »
Verite Johnson