Archives

    Depuis plusieurs années, des agents du Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation (P-DDRCS) tirent la sonnette d’alarme en Ituri comme au Nord-Kivu. Ces hommes et femmes, pourtant en première ligne dans la mise en œuvre du processus de paix, cumulent jusqu’à trois ans d’arriérés de salaires, sans primes ni avantages.

    En Ituri, la situation devient critique. Certains agents, découragés et livrés à eux-mêmes, ont été la cible d’exactions dans des zones instables. À Mahagi, par le passé, même des agents du programme ont été pris en otage par des groupes armés, un épisode qui illustre le risque quotidien que courent ces travailleurs quasiment abandonnés par l’État.

    Du côté du Nord-Kivu, le constat est similaire. À Beni, Lubero, Walikale ou encore Masisi, les bureaux du P-DDRCS restent souvent fermés. Les agents, en sit-in permanent, campent devant leurs locaux, épuisés et désespérés, réclamant leurs arriérés de salaires et leurs droits sociaux.

    Face à cette situation, le député national Maombi Katsongo Sosthène, élu de Lubero, a décidé d’interpeller le gouvernement. Le 21 octobre, il a déposé au bureau de l’Assemblée nationale une question orale avec débat adressée au vice-premier ministre, ministre de la Défense nationale et des Anciens Combattants. Son objectif : obtenir des explications sur la nature du soutien du ministère au P-DDRCS et sur la gestion des fonds alloués à cette structure censée contribuer à la stabilisation de l’Est du pays.

    Selon l’élu cité par le media actu30, il est incompréhensible que les animateurs du programme, pourtant salués pour leur travail sur le terrain et l’implication des communautés locales, ne perçoivent aucune rémunération depuis plusieurs années. Une situation qui, selon lui, risque de compromettre les efforts de démobilisation et de reconstruction dans ces provinces meurtries par les conflits.

    L’initiative parlementaire de Maombi Katsongo vise à alerter les autorités nationales sur l’urgence d’une solution. Car au-delà de la simple question salariale, c’est tout le processus de paix qui vacille, alors que les agents du P-DDRCS censés être les artisans du désarmement et de la réinsertion se retrouvent eux-mêmes victimes de l’instabilité qu’ils combattent.

    Afoyogira Uyergiu

    Leave A Reply

    error: Content is protected !!