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    Redevabilité de la gestion de la province, le Gouverneur militaire et commandant des opérations en Ituri était devant la presse ce jeudi 05 janvier, pour la première fois depuis le début de cette année 2023. Au-delà de son discours, le Lieutenant Général Luboya N’Kashama a tenu à répondre aux questions des chevaliers de la plume invités pour la circonstance.

    De la sécurité aux infrastructures passant par le développement au social, quasiment toutes les questions d’actualités ont été survolées par le patron de l’état de siège en Ituri.

    Sur le plan sécuritaire pour commencer, Luboya a reconnu que 2022 était une année « plus ou moins difficile ». Mais comparativement à sa première année de gestion (2021), il voit des avancées.

    La tant attendue question sur le mouvement d’autodéfense populaire de l’Ituri, né récemment en plein centre ville, était aussi répondue. Le numéro 1 de l’Ituri décourageant cette initiative avec « dernière énergie », a invité les fils et filles à tourner le dos aux manipulateurs surtout, insistait-il, des étrangers. “ Faible effectif militaire oui, mais c’est un mauvais chemin ”, lançait le chef de l’exécutif avant de s’interroger sur la provenance des armes et munitions détenues par ces jeunes dont l’un est déjà aux arrêts depuis le début de l’année.

    Répondant à une autre question, celle de savoir ce qui manque à l’état de siège pour en finir avec l’insécurité, le Lieutenant Général Luboya a mis en avant « l’environnement du commandement » qui lui permet tantôt de déployer des éléments FARDC en appui à ceux du Nord-Kivu pour la situation du M23.

    Au-delà de limite des moyens venant du gouvernement central, il a aussi indiqué que « l’armée ne pas faite pour combattre la population » mais les ennemis qui, en cas d’espèce pour lui, sont des ADF et les rebelles du M23.

    La maîtrise de la situation dans certaines parties de la province dont Fataki, Marabo, Nyakunde et ailleurs a permis, selon lui, le retour de plus de 600.000 déplacés.

    Cependant pour la réussite de sa mission, tout en saluant la collaboration avec les autorités locales, Luboya compte sur « la loyauté », « la confiance » des communautés et « l’union » pour contrer le mouvement négatif.

    Par rapport aux subsidies des députés provinciaux, l’autorité provinciale, se dit dans « l’incapacité » de les payer vus notamment l’incivisme fiscal dans le chef de certains assujettis.

    “ Ils sont payés 4500 dollars chaque mois, vous voulez que j’ajoute quoi de plus, parfois ils arrivent ici pendant que mes propres agents ne sont pas encore payés ”, révèle-t-il.

    Pour ce qui est de la série de délabrements des routes notamment les RN4 et 27, il dit « faire des miracles » pour aboutir à ce qui est fait, car l’entretien de ces axes routiers étant de la compétence du gouvernement central.

    Néanmoins, sans trop des commentaires sur la société Primidis, à laquelle est confiée la réhabilitation du tronçon Komanda -Niania, il regrette que la société Maisha ni ya Mungu ait arrêté précipitamment ses travaux de réhabilitation malgré les 60 000$ que le gouvernement provincial lui donne par mois.

    De l’argent contribué par les pétroliers pour l’asphaltage de la ville de Bunia, le gouverneur de province indique qu’une partie est décaissée pour la sécurité de la ville au-delà de 275.000 dollars américains versés mensuellement à la société SAFRICAS.

    Cependant, pour ce qui est des routes d’intérêt provincial dont Bunia-Mongbwalu, il annonce la continuité ou la reprise des travaux pour bientôt.

    Dans le même registre, le commandant des opérations s’est félicité de l’évolution des travaux de la modernisation de l’aéroport national de Murongo. “ la bonne foi sera appliquée pour désintéresser des environnants qui se plaignent. Mais en réalité, c’est une concession de l’aéroport mais …”

    Par rapport au programme présidentiel du développement de 145 territoires, 39 projets sont en cours dont 14 centres de santé et 25 écoles notamment à Mambasa et Irumu.

    Pour des militaires FARDC spécialisés dans des tracasseries ou exploitations minières, il annonce que l’auditorat est déjà sur le coup.

    “ D’ailleurs, il y a 4 militaires FARDC qui sont arrêtés sur le tronçon Komanda-Luna qui seront bientôt transférés ici ”, mentionne l’autorité provinciale.

    Se disant disposés pour accompagner les jeunes, le patron de la province de l’Ituri, saisi de la situation des clubs de football de l’Ituri en division 2 a aussi promis que le reste des travaux au stade moderne de Kindia seront finalisés. Pour lui, « soutenir la jeunesse c’est soutenir l’avenir »

    À ses détracteurs, Luboya avait aussi une réponse :

    “ Je ne pas était ramassé (…) J’ai une famille et je ne veux la déstabiliser avec votre argent (…) des gens ont volé de l’argent ici, des gens se sont appropriés la province ”, a-t-il lancé.

    Interrogé sur la tenue du Forum de l’espace Grande Orientale, Luboya a taclé les participants en provenance de l’Ituri qui, selon lui, ont mis du temps à parler de l’état de siège au lieu de se réconcilier et mettre en avant la paix, denrée recherchée dans cette province.

    Présentant ses vœux à ses administrés, le numéro 1 de la province a invité encore une fois, les groupes armés au bon sens en attendant le début effectif de désarmement à travers le P-DDRCS. Plusieurs questions concernant la province de l’Ituri ont été évoquées par l’autorité provinciale, entourée de quelques membres du comité provincial de sécurité.

    Le moins qu’on puisse dire, depuis plus d’une année, l’Ituri est sous état de siège. Malgré des efforts des autorités de cette administration spéciale, la province continue encore de faire face aux affres de la guerre, suite notamment à l’activisme de plusieurs groupes armés locaux et étrangers.

    Verite Johnson

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