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    La cérémonie funèbre des victimes de la dernière attaque menée par les miliciens FPIC dans la localité Nyara a eu lieu ce samedi 24 avril 2021 dans l’entité voisine de Shari, en présence de plusieurs visages emblématiques de la communauté Hema et des membres du gouvernement provincial.

    Au total, 9 corps des civils parmi les 12 abattus le mardi dernier, tous des sujets Hema, ont été mis en terre sous une vive émotion des membres des familles et des proches.

    Au terrain de Football de Shari où une foule était assemblée, une série de messages a été lancée à la population et aux autorités provinciales présentes. Les intervenants ont tous insisté sur la nécessité d’un engagement du gouvernement et des autorités sécuritaires en vue de la restauration de la paix et de l’autorité de l’État en Ituri, surtout la sécurisation des membres de la communauté Hema, considérée comme principale victime des exactions des groupes armés actifs dans cette province notamment CODECO et FPIC.

    À cette occasion, des notables Hema ont accordé un ultimatum d’un mois au gouvernent congolais pour pendre sa responsabilité et rétablir la paix et la sécurité en Ituri

    Dans le cas contraire, ces derniers ont affirmé qu’ils seront “ dans l’obligation de prendre les armes pour se défendre contre les groupes armés qui tentent de les exterminer ”.

    « Où est-ce que CODECO et FPIC ont trouvé des armes et des tenues ? » s’est interrogé Yves Kawa Mandro, autorité coutumière de la chefferie de Bahema Banywagi.

    Cet ancien chef rebelle au sein de l’union des patriotes congolais UPC durant la guerre interethnique ayant ravagé l’Ituri entre 1999 et 2003 a poursuivi:

    « Nous les chefs, nous ne pouvons plus accepter de voir nos administrés entrain d’être égorgés pendant que les bourreaux sont aidés par le gouvernement. Nous donnons un dernier ultimatum au gouvernent, nous n’avons pas peur ni de la prison moins encore de la mort. Nous appelons les autorités ici présentes de passer le massage au gouvernent de la République. Si dans un mois on n’arrive pas à mettre fin au milices, nous sommes prêts à prendre les armes pour nous défendre ».

    Yves Kawa Mandro, qui avait créé sa propre milice dénommée PUSIC, dissidente de l’UPC, a été arrêté et détenu pendant plus de 10 ans à la prison de Makala à Kinshasa pour son rôle joué dans les atrocités de années 1999-2003.

    Son message a été vivement accueilli par les jeunes Hema présents à la cérémonie, ce qui a fait craindre aux analystes présents un embrasement de la situation sécuritaire de l’Ituri.

    Notez que certains membres Hema s’étaient déjà réunis avec 4 autres tribus du territoire de Djugu pour former le “ groupe de 5 communautés victimes des atrocités ” dénommé “ G5 ”.

    Des rapports du bureau conjoint des Nations-Unies aux droits de l’homme BCNUDH et des experts de l’ONU ont même fait état de la création par ce G5 d’une milice armée d’autodéfense appelée “ Zaïre ” qui elle aussi est accusée des exactions contre les populations rivales Lendu et Bira.

    Des accusations que les animateurs de cette structure très hostile au gouverneur de province Jean Bamanisa, frappé par une motion de censure, ont toujours rejetées.

    Marcus Jean Loika

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