Dans un échange téléphonique avec buniaactualite.com ce mercredi 07 juillet 2021, le député national Emmanuel Leku Apuobo a exprimé sa crainte d’une possible infiltration en territoire de Mambasa des sujets Hutu d’expression rwandaise parmi les déplacés en provenance de Boga fuyant les massacres perpétrés par les ADF dans le sud Irumu.
Pour cet élu de Mambasa en Ituri, les Banyabwisha sont devenus des personnes indésirables dans leur province à la suite de leur collaboration avec les rebelles ougandais de l’ADF dans la perpétration des attaques, une version confirmée également par le gouvernement congolais dans son dernier conseil des ministres.
“ Ils ont fui avec les déplacés pour arriver à Mambasa, ma crainte est que les mêmes gens qui ont quitté Boga, qui ont été bien accueillis par les habitants de Tchabi où on leur avait donné même des terres pour cultiver, qu’ils viennent encore à Mambasa où ils vont soliciter également de l’espace et demain redevenir des ennemis de la population locale comme ils ont fait à Boga et Tchabi ” a-t-il expliqué.
Ce chef coutumier de Mambasa et ancien coordonnateur de l’administration spéciale de l’Ituri après la guerre interethnique de 1999-2003 affirme que cette question a été clairement exprimée au premier ministre congolais Sama Lukonde pour que les Banyabwisha soient rapatriés d’où ils sont venus.
“ Pour couper court à ce genre de choses, nous avons vu le premier ministre pour lui dire tout haut que ces sujets Banyabwisha sont devenus des personnes non gratta en Ituri. Ils sont des alliés des ADF-NALU, on doit les traiter comme tel et qu’on puisse les rappatrier d’où ils sont venus ” a-t-il martelé.
Il a conclu en affirmant que “ Mambasa n’est pas une poubelle où on va ramasser tout le monde et le jeter là-bas ”.
La cohabitation est devenue difficile entre les populations autochtones d’Irumu et de Mambasa depuis que les ADF en provenance de Beni ont multiplié des tueries contre les civils dans cette région frontalière entre l’Ituri et le Nord-Kivu.
Dans des attaques à répétition, environ une centaine de personnes ont été tués dans cette zone en début juin dernier, les communautés locales ainsi que l’armée avaient confirmé que parmi les assaillants il y avait des sujets Hutu Banyabwisha.
La Rédaction