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    L’officier Utim, chargé de renseignement à la police de Djugu, transféré en urgence dans un hôpital à Bunia, a affirmé dans un entretien avec buniaactualite.com, avoir été torturé par le commandant du secteur opérationnel de l’armée en Ituri, le General David Rugayi et sa garde, le 25 mars dernier.
    « J’étais en pleine élaboration de mon rapport en prévision d’une probable arrivée de la délégation présidentielle » explique-t-il, « du coup, j’ai été surpris par un important déploiement militaire. Ensuite j’ai vu la jeep du General Rugayi et sa garde, ils sont venus déposer les rations destinées à la police. Ils ont déchargé sur la route et appelé les policiers pour venir récupérer ces sacs de vivres » a-t-il poursuivi.

    « Nous n’étions qu’a deux au bureau avec des détenus dans notre cachot. Je suis chargé de renseignement, je suis souvent habillé en civil et ce n’est pas mon travail de réceptionner la ration. Ensuite je craignais la fuite des détenus. Lorsque j’ai expliqué cela au General, il s’est fâché. Il m’a collé, donné des gifles, ensuite il a ordonné à sa garde de me faire porter des sacs par force. Pendant que j’avais des sacs à la tête, d’autres m’ont fait tomber, m’ont donné plusieurs coups de boxe, des gifles au vu et au su du General » s’efforce de raconter la victime, incapable d’ouvrir les yeux ni de bouger le cou, avec des signes visibles de torture.

    Des sources médicales affirment que les nerfs des paupières ont été sérieusement endommagés et que l’une de ses oreilles a du mal à entendre suite aux coups qui lui ont été administrés.
    Interrogé à ce sujet, le porte-parole de l’armée reconnaît les faits mais affirme que le soldat de la garde du General, responsable de cet acte, a été arrêté.
    « C’est un policier en tenue civile qui a été trouvé au commissariat PNC Djugu. Dire que c’est le General en personne qui l’a battu sans en avoir des preuves, c’est une imputation. La bousculade s’est passé entre l’Adjudant Willy, un des escortes du commandant, et ce policier. L’adjudant est même déjà aux arrêts et remis à la justice militaire” a déclaré le lieutenant Jules Ngongo.

    Une information cependant qui peine à être vérifiée. Nos sources au parquet militaire de Bunia n’ont pas confirmé détenir l’adjudant Willy dont parle le porte-parole de l’armée

    Face à cette situation, l’ONG de défense des droits de l’homme dénommée « Justice Plus » exprime sa préoccupation et exige une enquête.
    « La victime nous a expliqué les faits et a demandé que nous puissions l’aider à obtenir justice. Il affirme avoir été tabassé et torture par le General lui-même et sa garde. Ce n’est pas normal. Nous fustigeons ce comportement de la part d’un officier de l’armée sensé protéger, incarner des valeurs et de l’excellence. Il faut une enquête sérieuse pour établir sa culpabilité » déclare Xavier Maki, secrétaire exécutif de cette organisation.

    La Rédaction

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