Une délégation conduite par la directrice exécutive par intérim du Fonds au profit des victimes (FPV) de la Cour pénale internationale (CPI) a clôturé, il y a quelques semaines, une mission officielle dans la province de l’Ituri, au Nord-est de la République démocratique du Congo.

Cette mission avait plusieurs objectifs, dont s’imprégner des modalités de mise en œuvre des ordonnances de réparation au profit des victimes dans les dossiers de Germain Katanga et de Thomas Lubanga, deux personnes condamnées par la Cour pénale internationale. Il était également question d’examiner l’impact de tous les projets réalisés par le Fonds au profit des victimes dans cette partie du pays.

Durant son séjour en Ituri, cette délégation qui a été reçue par le gouverneur militaire de cette province et d’autres personnalités, a eu l’occasion d’interagir directement avec les bénéficiaires dudit projet mais aussi de visiter le centre de formation où ces bénéficiaires reçoivent des formations dans les filières de leurs choix.

Nous avons parlé avec les victimes qui ont décrit comment ce traitement a permis de traiter leur traumatisme et les symptômes dont elles ont souffert à cause de ces crimes. Nous avons vu où les bénéficiaires reçoivent le soutien psychologique, nous avons également vu comment les ordonnances de réparation ont été mises en œuvre par le Fonds, en particulier par ses partenaires. C’était également pour nous une occasion d’entendre des témoignages émouvants des bénéficiaires sur les crimes qu’ils ont subis et comment les réparations les ont transformés. Ils ont parlé de la confiance, de l’espoir et de la dignité retrouvés ”, a ainsi fait entendre Madame Franziska Eckelmans, directrice exécutive par intérim du FPV.

Par ailleurs, Madame Eckelmans indique que le Fonds au profit des victimes a encore besoin de moyens financiers importants pour soulager les victimes des crimes commis par les anciens seigneurs de guerre.

[…] Pour l’affaire Katanga qui porte sur l’attaque de Bogoro de 2003, la Chambre a décidé que Monsieur Katanga est responsable pour le montant d’un million de dollars américains vis-à-vis des victimes. Monsieur Katanga ayant été considéré indigent, c’est le Fonds au profit des victimes qui a payé le montant des réparations, à l’aide de contributions volontaires des États parties. La mise en œuvre est presque finie, on peut déjà annoncer qu’au début de l’année prochaine, nous allons organiser une cérémonie pour finaliser la mise en œuvre des réparations. Pour l’affaire Lubanga qui porte sur le recrutement d’enfants soldats, la Cour a décidé que Monsieur Lubanga soit tenu responsable pour un montant de 10 millions de dollars américains ; la Cour a payé 4.5 millions, ce n’est même pas la moitié de cette somme_ […] ”, a-t-elle ajouté.

Signalons que la directrice exécutive par intérim du Fonds au profit des victimes a été accompagnée de trois ambassadeurs basés en RDC dont l’ambassadeur des Pays-Bas, Jolke Oppewal ; celui du Canada, Benoît-Pierre Laramée et l’ambassadeur du Sénégal, Papa Talam Diao.

Créé en 2004 en application du Statut de Rome, le Fonds au profit des victimes a été mis en place afin de contribuer au processus de rétablissement et de résilience de victimes de crimes de génocide, de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre et du crime d’agression. Sa mission est de prendre en charge les préjudices qui découlent des crimes relevant de la compétence de la Cour pénale internationale (CPI), tout en veillant au respect des droits des victimes et de leurs familles.

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