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    Dans une correspondance adressée au président de RDC, la coordination provinciale de la société civile de l’Ituri dresse un tableau sombre de la situation sécuritaire depuis la proclamation le 06 mai dernier de l’état de siège dont le premier délai de 1 mois est arrivé à expiration.

    Plus de 157 civils tués et 53 autres blessés, 32 personnes enlevées et des dizaines de maisons incendiées, œuvre des groupes armés ADF, CODECO, FPIC et autres Mai Mai actifs dans cette province.

    L’ingénieur Dieudonné Lossa son coordonnateur qui parle d’un véritable “ sabotage de l’état de siège ” par les miliciens, dénonce des messages “ propagandistes de l’armée ” alors qu’elle n’a réussi dans un mois à anéantir aucune milice sur plus d’une dizaine qui pullulent les 5 territoires de l’Ituri.

    “ Il a été malheureusement constaté des violations graves des droits de l’homme pendant cette période suite à l’absence d’une loi portant mesures d’accompagnement de l’ordonnance décrétant l’état de siège, ce qui entraîne des dérapages dans sa mise en œuvre ” peut-on lire dans ce document parvenu à buniaactualite.com

    Comme illustration, la société civile énumère notamment la nomination qualifiée de “ tardive ” (un mois après ) du Maire militaire de la ville de Bunia, des bourgmestres des communes et des administrateurs des territoires qui n’ont même pas à ce jour rejoint leurs postes, la multiplication des barrières de rançon par des militaires et miliciens, les violences sexuelles sur les femmes par les militaires FARDC, l’impunité dont jouissent les hommes des troupes auteurs des dérapages, l’accent mis sur la sensibilisation par les nouvelles autorités militaires de la province, plutôt que de traquer les groupes armés, des arrestations arbitraires et des détentions illégales par l’auditorat militaire, la pratique de chicote sur les passants par les soldats en patrouille, comme à l’époque coloniale, la faible assistance des déplacés à travers la province…

    Cette structure citoyenne note cependant quelques actions susceptibles d’être saluées, entre autres la réouverture de la route nationale numéro 27 allant de Bunia à Mahagi à la frontière ougandaise, jadis coupée à la circulation suite aux nombreuses attaques des miliciens, une petite accalmie observée dans le territoire de Djugu ainsi que la libération des localités de Nyankunde et Marabo des mains des miliciens FPIC.

    Les forces vives de cette province demandent donc à Felix Tshisekedi de relever tous les militaires déjà familiarisés avec les groupes armés, d’accélérer le processus de désarmement, démobilisation et réintégration communautaire DDRC, d’autoriser la réouverture des parquets et juridictions civils et d’ordonner sans délai la traque des tous les groupes armés qui continuent d’opérer en Ituri.

    La Rédaction

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