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    La réserve de faune à Okapis RFO, située en grande partie dans le territoire de Mambasa, à plus de 300 km au Sud-Ouest de Bunia dans la province de l’Ituri, serait sous le joug du Rwanda à travers l’organisation Wildlife conservation society WCS, en français, la société pour la conservation de la vie sauvage.

    En effet, l’institut congolais pour la conservation de la nature qui gère cette aire protégée, a cédé depuis septembre 2019 à WCS la « gestion » dans un partenariat public-privé signé pour une durée de 10 ans. C’est de cette même manière qu’au Nord Kivu, l’ICCN a confié la gestion du parc national des Virunga au à Virunga Foundation, celui de Garamba dans le Haut-Uele à African Parks et le parc de la Salonga à WWF.

    Cependant, une enquête menée par buniaactualite.cd par rapport à la gestion de la réserve de faune à Okapis démontre qu’il y a de quoi s’inquiéter, surtout en ce moment où la RDC est confrontée à une guerre d’agression menée par l’armée rwandaise sous couvert du groupe rebelle M23.

    En effet, Madame Emma Strokes, Directrice régionale de WCS, cette organisation
    américaine qui gère la RFO, réside en permanence à Kigali au Rwanda. C’est à partir de ce pays agresseur de la RDC qu’elle fait signer tous les contrats d’embauche pour des expatriés désireux de travailler pour sa structure.

    C’est le cas du britannique Mike Nicholls qui a été recruté à partir de Kigali pour se rendre à Epulu le siège de la RFO où il a travaillé comme chef de site. Sans passer par les services de migration congolais, ce dernier aurait atterri à Epulu en début octobre 2022, à bord d’un jet privé.

    Lorsque cette information a atteint les services de sécurité et des renseignements de la RDC, Mike Nicholls a réussi à rebrousser chemin et à regagner Londres la capitale de son pays, à partir de Kigali.

    Ceci devient « curieux » lorsqu’on sait que WCS dispose d’un bureau à Kinshasa, mais les recrutements des agents que cette structure emploie à la RFO doit se faire à Kigali au Rwanda.

    Certes nous avons un groupe de britaniques pour renforcer les capacités des ecogardes congolais, mais entre nous c’est louche, rien n’est clair à ce sujet, ils dependent de Kigali ”, nous confie une source au sein de la RFO mais sous couvert d’anonymat.

    A en croire la même source, les mouvements des expatriés européens, parmi eux des militaires ou paramilitaires ou des agents des services secrets soit américains, soit britanniques, sont fréquents sur place.

    C’est le cas par exemple du groupe ESPA financé par une organisation américaine dénommée Wildcat qui envoie régulièrement des paramilitaires à Epulu, officiellement pour former les ecogardes à lutter contre le braconnage.

    Pourtant, les activités touristiques avaient été suspendues depuis 2013 au lendemain d’une attaque rebelle qui avait visé la RFO et au cours de laquelle les 15 Okapis qui y vivaient en captivité avaient été tués. Une incursion qui avait également coûté la vie à douze personnes dont deux ecogardes.

    Depuis lors, la réserve de faune à Okapis, dont le sol est également très riche en mine d’or, fait l’objet d’exploitation illicite de la part de différents groupes de milices locales actifs dans la zone mais actuellement et surtout, de la part d’expatriés chinois devenus très nombreux et quasiment « intouchables ».

    Est-ce que c’est ce minerais précieux qui justifierait l’intérêt de Kigali à vouloir à tout prix contrôler la RFO ? C’est une hypothèse à ne pas écarter lorsqu’on apprend qu’il y aurait des navettes obscures d’avions en provenance de la capitale rwandaise, des aéronefs souvent non contrôlés par les services de sécurité congolais. Une information cependant non confirmée par notre source sur place.

    Faux, seules les compagnies MAF, ASF, Virunga et Garamba atterrissent à Epulu pour des objectifs précis, notamment le déplacement des visiteurs, des bailleurs des fonds ou des agents ”, indique notre source qui refuse d’admettre l’arrivée sur place des jets privés non identifiés.

    Le moins qu’on puisse dire, peu sont ces autorités congolaises qui s’interrogent sur la face cachée de la présence de l’organisation WCS qui est d’ailleurs d’origine américaine et dont les impacts sur terrain peinent à se faire voir.

    Une population estimée à plus de 4000 Okapis en état sauvage vit dans cette aire protégée qui s’étend à la province voisine du Haut-Uele mais suite à l’insécurité, les activités touristiques peinent à reprendre, alors que dans l’entretemps l’exploitation minière poursuit son petit bonhomme de chemin.

    La concession de la RFO fait même l’objet des spoliations de la part d’exploitants chinois à la recherche de l’or et qui utilisent des méthodes chimiques qualifiées de « sauvages » par la société civile locale car détruisant systématiquement l’écosystème. Une destruction manifeste qui semble pourtant passer « inaperçue » aux yeux des autorités congolaises.

    La Rédaction

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