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    Julius Fondong(au milieu), chef de bureau ai MonuscO Ituri.
    Bunia, le 20 decembre 2017
    Photo ©Luc Malembe
    Au cours d’un café de Presse tenu ce mercredi au quartier général de la Monusco Ituri, le chef de bureau intérimaire, Julius Fondong a annoncé la fermeture de leurs bases dans les localités de Mambasa, Geti, Bogoro et Bukiringi

    « Nous allons fermer à partir de la semaine prochaine nos bases de Mambasa, Geti, Bogoro et Bukiringi. Nous passons des bases permanentes à la mobilité des troupes.
    Nos troupes seront désormais cantonnées dans 3 bases opérationnelles qui sont: Komanda, Aveba et Bunia. C’est un choix stratégique et géographique, pris en consultation avec les autorités locales » a-t-Il déclaré, expliquant leur nouvelle stratégie opérationnelle:

    « Au lieu d’avoir plusieurs petites bases disséminés par-ci par-là, nous allons regrouper nos troupes en 3 bases opérationnelles que nous appelons Rapidly deployed batallions. Ces unités mobiles seront dotées des ressources en hommes, en véhicules et en hélicoptères suffisantes leur permettant d’intervenir partout où on aura besoin de notre présence. Les troupes auront une très grande mobilité d’intervention »

    M. Fondong évoque deux grandes raisons qui justifient cette fermeture :

    « On nous a imposé une forte réduction budgétaire alors que le travail attendu de nous est énorme sur terrain. C’est pour cela que nous sommes obligés de réduire le nombre de bases sans réduire notre capacité opérationnelle. L’autre grande raison, c’est aussi la demande du gouvernement congolais d’envisager notre retrait progressif. Cette fermeture rentre dans cette stratégie-là” a-t-il expliqué

    Julius Fondong a cependant rassuré :

    « La fermeture des bases ne signifie pas le départ de la Monusco, ni l’abandon des populations.
    Juste que la Monusco n’a pas mandat de rester indéfiniment au Congo. La sécurisation de la RDC revient en premier lieu au gouvernement de la RDC. Il va falloir qu’un jour la Monusco parte pour de bon »

    Il n’a pas manqué de se féliciter du bilan accompli par cette mission en plus de 10 ans de présence :

    « Dans un récent sondage réalisé par le PNUD et ses partenaires sur la perception de la population congolaise en ce qui concerne les forces qui la sécurisent, 44% des congolais disent faire confiance dans l’armée congolaise, les FARDC pour sa sécurisation contre seulement 12% qui font confiance aux troupes de la Monusco. Ceci est une preuve que nous avons réussi à contribuer au rétablissement de la confiance entre un peuple et son armée et c’est un grand héritage que nous allons léguer, sans compter le fait que nous avons largement contribué à la pacification de l’ituri, ni à construire des ponts, écoles, marchés, hôpitaux dans le cadre de nos projets à impact rapide” a-t-il conclu.

    Mais déjà, la population de Bogoro, une des localités concernées par cette fermeture, ne veut pas l’entendre parler de cette oreille.
    Dans un mémorandum adressé à la Monusco, elle s’oppose à cette fermeture allant jusqu’à envisager suivre les casques bleus aussitôt qu’ils vont quitter leur village.

    Bogoro est cette localité où plus de 200 civils appartenant à l’ethnie Hema avaient été massacrés pendant la guerre interethnique de l’ituri, et qui avait poussé la cour pénale internationale à poursuivre et condamner Germain Katanga, ancien chef de milice Lendu.

    La Rédaction

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