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    Une incertitude sécuritaire règne ces derniers jours à Lengabo et Kotoni, deux entités proches de la ville de Bunia, dans sa partie sud. Des habitants de ces villages se déplacent massivement vers le chef-lieu de la province, craignant une attaque imminente des groupes armés.

    Une situation accentuée le vendredi 9 septembre, après une “ tentative avortée” d’installation d’une barrière de péage par des miliciens de la CODECO à Kotoni, dans le groupement Bedu Ezekere en secteur des Walendu Tasti. La population locale était en débande, avant l’intervention rapide des éléments des FARDC pour remettre de l’ordre.

    Des miliciens CODECO sont arrivés à Kotoni pour ériger leur barrière.
    Les commandos sont venus les déloger. Il n’y a pas eu vraiment d’incident majeur. La population est calme maintenant
    ”, expliquait le vendredi soir Dunji Kulukpa, un notable de la région.

    Malgré cette assurance, de nombreux habitants de ce coin n’ont pas voulu y passer nuit. Beaucoup d’entre eux ont pris la direction de la ville de Bunia, craignant un revirement de la situation.

    “ Il s’est observé cette nuit du vendredi 9 au samedi 10 septembre 2022 dans la ville de Bunia, la majorité de la population de Lengabo a vidé son entité par crainte d’une probable incursion des forces négatives en confits. Le même mouvement s’est aussi observé à Kotoni. Ce déplacement vers la Bunia est encadré, conduit et canalisé par la police de la ville ”, a indiqué, dès les premières heures de ce samedi 10 septembre, le commandant de la PNC à Bunia.

    Pendant ce temps, le numéro un de la police dans la ville de Bunia invite la population à demeurer vigilante, tout en observant un certain nombre de comportement.

    Nous recommandons à la population de collaborer avec le service de sécurité en dénonçant toute personne suspecte et tout mouvement suspect tendant à troubler la paix, la quiétude et la tranquillité publique dans la ville ; se désolidariser des forces négatives. La population doit faire confiance aux services de sécurité et aux autorités légalement établies ”, a-t-il sollicité dans des propos recueillis par buniaactualite.cd

    Pour le commissaire supérieur Abeli Mwangu Gérard, la ville de Bunia est en sécurité, mais tout le monde doit s’impliquer pour ladite sécurité.

    Le problème de sécurité est devenue l’affaire de tous, jusque-là dans la ville de Bunia, la situation est sous contrôle ”, a-t-il conclu.

    La localité de Kotoni, se trouve sur la route Kasenyi-Tchomia, devenu l’un de plus importants axes routiers, ouvrant un accès rapide et sécurisé à Bunia vers le Lac Albert et des pays voisins de la République Démocratique du Congo. La notabilité de cette région plaide pour la suppression de toutes les barrières de rançonnement.

    Sur la route Bunia Kasenyi, il y a au moins 12 barrières érigées par les FARDC pour rançonner les passants. Les autorités militaires doivent intervenir pour y mettre fin ”, a plaidé Dunji Kulukpa.

    Malgré l’interdiction multiple faite aux militaires FARDC de percevoir l’argent sur différentes barrières érigées pour des raisons de sécurité, cette mesure n’a quasiment jamais été respectée en totalité, regrettent certains observateurs.

    S’agissant de la localité de Lengabo, elle est située à moins de 5 kilomètres au Sud de Bunia. Plusieurs sources affirment que cette partie du territoire d’Irumu est assiégée par des éléments de la milice FPIC, ayant récemment signé un acte d’engagement unilatéral pour la paix, avec la bénédiction de l’administration militaire.

    Non loin de là, toujours dans le territoire d’Irumu, des affrontements ont éclaté entre des miliciens de la FPIC à ceux de la FRPI. Ces derniers sont basés dans la chefferie des Walendu Bindi, eux aussi signataires d’un accord de paix avec le gouvernement congolais.

    La population civile est la principale victime de cette instabilité, contrainte de fouir nuit et jour, à la recherche d’une zone sécurisée dans une province déjà inondée par les déplacés, depuis fin 2017. Des déplacés qui, majoritairement, traversent une vie pénible, suite à une quasi absence d’assistance humanitaire.

    David Ramazani

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