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    En Ituri, la détresse humaine continue de se mêler à la résilience. Au mois de septembre, le territoire d’Irumu a vu affluer des milliers de familles fuyant les affrontements dans les zones de santé de Nizi, Mangala et Lita, situées dans le territoire voisin de Djugu. Selon les partenaires humanitaires, plus de 27 000 personnes ont trouvé refuge dans la zone de santé de Bunia entre juillet et septembre 2025.

    Ces familles, épuisées par des semaines de fuite, s’abritent pour la plupart dans des familles d’accueil déjà fragilisées. Leurs besoins restent criants : nourriture, abris, soins de santé, eau potable et articles ménagers essentiels. Une récente évaluation de l’OIM souligne l’urgence de leur prise en charge, dans un contexte où les moyens humanitaires s’amenuisent rapporte le dernier rapport de la situation publié par OCHA le 22 octobre 2025.

    Mais le sort semble s’acharner. Le 10 septembre, des vents violents ont frappé le site de déplacés de Kigonze, à Bunia. Plus de 300 abris ont été détruits, laissant environ 1 500 personnes sans toit. Sous des pluies persistantes, ces familles dorment désormais à la belle étoile, exposées aux maladies et au froid. Les humanitaires parlent d’une situation « préoccupante », marquée par le surpeuplement et un manque total d’abris temporaires.

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    Comme si cela ne suffisait pas, une autre menace plane, silencieuse mais meurtrière : la présence de restes explosifs de guerre dans la localité de Balingi, en zone de santé de Gety. Ces engins, hérités des combats passés, continuent de semer la peur parmi les habitants, notamment les enfants et les cultivateurs qui empruntent chaque jour les sentiers et les champs infestés de danger.

    Plus au nord, dans le territoire de Mahagi, les zones de santé d’Angumu et de Logo sont elles aussi en proie à une montée d’insécurité. Des enlèvements de civils, la présence d’hommes armés jusque dans le site de déplacés de Ngbamu et la prolifération de barrières illégales ont forcé plus de 3 000 personnes à fuir à nouveau. Ces obstacles, souvent dressés par des groupes non identifiés, étouffent la liberté de mouvement et paralysent les activités économiques.

    À travers ces drames, l’Ituri continue de se battre, entre fragilité et espoir. Derrière chaque chiffre, il y a un visage, une histoire, une vie suspendue dans l’attente d’un lendemain plus sûr.

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    Rédaction

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