Mauvaises conditions de travail, salaire dérisoire, horaire surchargé pendant les heures de prestations : ceci est le cri d’alarme de Jean-Baptiste Asiki Araba, enseignant et président provincial des syndicats des écoles protestantes en Ituri ainsi que porte-parole de l’intersyndicale des syndicats des enseignants en province de l’Ituri.
En marge de la journée nationale de l’enseignement célébrée ce mercredi 30 avril, il a relayé le cris de détresse de nombreux autres enseignants sans voix.
« Aujourd’hui les enseignants se donnent à travailler, mais… Imaginez, nous sommes le 30 avril, journée nationale de l’enseignement, où tous les enseignants devraient fêter, mais comment allons-nous fêter, nous qui sommes impayés ? », déplore Jean-Baptiste Asiki à buniaactualite.cd
Il affirme que, dans la ville de Bunia, les enseignants travaillent dans de très mauvaises conditions, mettant ainsi en péril ce métier noble de l’enseignement.
« Dans la ville de Bunia, nous travaillons dans de très mauvaises conditions. Comment pouvez-vous comprendre que, jusqu’à présent, nous réclamons ? Il y a des grèves, des réunions, des sensibilisations, mais rien ne change ! », S’est-il indigné avant d’ajouter : « Nous avons réclamé les délocalisations des enseignants. Rien ! Majoration de salaire, rien ! ».
A l’en croire, en province de l’Ituri, l’enseignant n’est pas considéré, il est chosifié, il travaille beaucoup pour être payé en monnaie de singe.
« En République démocratique du Congo en général et en province de l’Ituri en particulier, l’enseignant n’est pas considéré. On a juste besoin que l’enseignant vienne encadrer les enfants, mais en retour, l’enseignant gagne quoi ? Les enseignants du 21e siècle ne sont plus considérés comme les enseignants de l’époque ».
Avant tout le monde voulait exercer ce noble métier, mais maintenant, les gens considèrent ce métier comme étant celui des pauvres. C’est pourquoi Jean-Baptiste Asiki fait appel à quiconque détenant un pouvoir de plaider en faveur des enseignants, pour que ce métier noble ne perde pas sa valeur et pour assurer la sécurité des enseignants qui sont dans des zones d’insécurité.
« Nous demandons à tous les acteurs qui nous écoutent maintenant, celui qui a la possibilité, celui qui a la capacité, celui qui a même le pouvoir, qu’il puisse utiliser ce pouvoir pour plaider et lutter pour que les enseignants sortent de cette souffrance », a-t-il demandé.
Dorcas Faya