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    Dans un entretien jeudi 18 Mai 2023 à nos confrères de Top Congo Kinshasa, le gouverneur militaire de la province de l’Ituri a annoncé pour « très bientôt » la tenue d’un dialogue entre les groupes armés locaux, lequel se tiendrait à Aru, chef-lieu du territoire de même nom situé à plus de 300 kilomètres au Nord-est de la ville de Bunia. Un message qui ne semble pas être bien digéré par toute l’opinion publique.

    Seulement depuis cette annonce relayée par le média en ligne buniaactualite.cd, des membres de la société civile et des organisations juvéniles basés à Aru ont exprimé leurs inquiétudes quant au souci du lieutenant général Luboya N’Kashama Johnny de tenir la suite des assises de Nairobi à Aru. Ils estiment que cette décision pourrait avoir des conséquences graves pour la sécurité et la stabilité de la région.

    Dans le rang de ces réactions figure le journaliste et activiste Antoine MunguEtsoni, natif de ce territoire qui craint que la tenue d’un dialogue à Aru invitant les chefs des groupes rebelles encore actifs pourrait attirer l’attention de ces derniers quand on sait surtout, explique-t-il, qu’ils cherchent à étendre progressivement leur influence dans la région. Cet activiste craint que la présence des rebelles à Aru (peu importe le mobile) ne conduise à une escalade de la violence dans cette ville et dans les environs.

    Antoine MunguEtsoni tout comme les leaders locaux qui partagent son avis sont préoccupés par le fait que la tenue des assises à Aru pourrait nuire à la sécurité des habitants de cette contrée du pays, voisine de l’Ouganda et du Sud Soudan.

    « Les forces de sécurité sont déjà sous pression dans la région et la tenue de ces assises pourrait les distraire de leur mission principale, qui est de protéger les civils des violences perpétrées par les bandits armés », estime-t-il.

    Tout en reconnaissant l’importance du dialogue pour parvenir à une paix durable dans la région de l’Ituri, l’activiste Antoine MunguEtsoni estime que la tenue des assises à Aru est « une erreur stratégique qui pourrait avoir des conséquences pour la sécurité et la stabilité de la région ». Il en interpelle l’autorité provinciale à prendre en compte ces préoccupations et à choisir un lieu plus approprié pour ces négociations, car le territoire d’Aru reste à ce jour quasiment le seul de l’Ituri qui n’ait été touché directement par des vagues de mouvements rebelles depuis 2017.

    « Il existe d’autres endroits dans la province de l’Ituri ou dans ce pays qui seraient mieux adaptés pour accueillir ces assises », conclut-il.

    Roméo-Patient

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