Dans une tribune parvenue ce jeudi 31 décembre 2020 à buniaactualite.com, le Docteur Adirodu Mawazo, ancien député national et l’une des grandes figures de la notabilité de l’Ituri a fait des révélations jusque-là considérées comme « accablantes » sur la nature, les motivations cachées et les soutiens dont bénéficient les principaux groupes armés opérant dans cette province, notamment CODECO, FPIC et Zaïre.
Selon lui, La milice Zaïre ou G5 pour certains est d’une existence voulue cachée et opérerait de manière « masquée ». Ses crimes sont aussi voulus cachés et, le cas échéant, mis de manière « médiatiquement extrapolée » sur le dos des milices de couverture de façade connues dans l’imaginaire collectif(CODECO, FPIC).
L’ancien élu d’Irumu va plus loin en qualifiant les milices CODECO et FPIC connue sous le nom de Chini ya kilima, de « paravents opérationnels avant-gardistes à leur propre insu » et de « chaires à canons ».
« L’initiateur de l’insécurité armée en Ituri payerait les avant-gardistes, comparés clandestinement aux enfants maisons Zaïre, en monnaie des singe pour la cause, en attendant les derniers assauts où tous périront. D’où la frustration progressive » écrit-il.
L’honorable Mawazo poursuit en accusant un officier supérieur de l’armée dont il n’a pas cité le nom, d’être à la base de la création de la milice Zaïre.
« La maternité qui aurait donné naissance à la milice Zaïre est le fruit d’une intelligence illicite, maligne, d’un ancien commandant connu de la troisième zone de défense des Fardc basée à Kisangani » peut-on lire dans sa tribune.
Ce notable iturien accuse également les autorités provinciales et les services de renseignements de l’armée d’avoir été au courant de la création de ce groupe rebelle Zaïre.
« Le département militaire qualifié au plus haut niveau des renseignements en était bien au courant, et ce, malgré l’hypocrisie du pouvoir local. Une mutation inopinée intervint alors quant à ce, malgré certaines inutiles oppositions paysannes de masse » estime-t-il.
Autre révélation accablante, les miliciens de Zaïre bénéficieraient des faveurs de l’armée nationale.
« La milice Zaïre est une armée des cadets des FARDC qui jouïraient partant, de toutes les faveurs destinées à ces dernièrs » affirme l’élu du peuple, ajoutant que l’infiltration comme la duplicité des FARDC se font à ciel ouvert, avec l’objectif ultime de la balkanisation de la RDC.
« Et cela est documenté pour une fin de rendre le pays instable à jamais avec les pays voisins, pour in fine, sa balkanisation officielle, car tacitement, nous la vivons déjà depuis plus de deux décennies » affirme-t-il.
Cet ancien médecin chef de zone de santé de Bunia durant la guerre interethnique en Ituri ayant opposé les Hema et les Lendu entre 1999 et 2003 et qui a fait plus de 60.000 morts selon l’ONU, estime enfin que « la milice Zaïre est professionnellement encadrée dans une triagulation logistique, opérationnelle et tactique avec finances garanties, tandis que les deux autres (CODECO et FPIC) ne le sont pas ni au pays ni en Ouganda, encore moins au Rwanda ».
Ce notable Lendu, souvent accusé d’avoir été à l’origine de la création de la milice FRPI ayant opéré pendant 18 ans dans le sud du territoire d’Irumu, termine son analyse par une interrogation:
« Alors naturellement, qui aura peur militairement de qui ? » se demande-t-il, avant de poursuivre :
« Attention, la victoire se trouve plutôt dans l’esprit du combattant et non dans l’arme qu’il porte. Aussi, ce n’est pas le premier qui fait parler la poudre qui, d’office, remporte la victoire ».
En conclusion de son analyse, M. Mawazo refuse de demeurer le « naïf » qu’il a été durant l’ancienne guerre interethnique et décidé cette fois-ci de hausser le ton pour empêcher la balkanisation de son pays.
« Pour ma part, je ne vivrais plus la balkanisation officielle comme je l’ai vécue, quasiment prisonnier à chaque fois que de besoin, comme médecin chef de zone de santé urbano-rurale de Bunia, sous l’armée rwando-ougandaise, de1998 à 2002 » a conclu le docteur Adirodu Mawazo.
La Rédaction
