Un mois après une première campagne d’intimidation à Ndioka, des individus identifiés comme des présumés rebelles ADF/Nalu ont étendu leurs activités à plusieurs localités de la chefferie de Babila-Babombi, notamment Kadika, Botoka, Bulemu, Menzimenzi et Mandondo. Ces groupes exigent désormais des cultivateurs le paiement de jetons mensuels et procèdent à l’identification forcée des exploitants agricoles.
Selon les témoignages recueillis sur place, chaque cultivateur est contraint de verser 10 dollars pour l’identification de son champ et 30 dollars supplémentaires pour un « jeton » mensuel. Ces pratiques de racket se déroulent en toute impunité, dans une région où l’État semble absent.
« Nous ne comprenons pas comment un gouvernement peut abandonner sa population entre les mains de sanguinaires », s’indigne Rams Malokidogo, coordonnateur de la Convention pour le Respect des Droits Humains (CRDH) à Mambasa. Il alerte sur le risque d’une stigmatisation des populations locales : « Nous craignons que ces civils, qui paient ces jetons parce qu’ils sont abandonnés par l’État, soient plus tard traités de complices. Ils le font malgré eux. »
La CRDH exige une intervention urgente du gouvernement congolais afin de restaurer l’autorité de l’État dans cette zone et permettre aux cultivateurs d’exercer leurs activités sans peur. L’organisation appelle également à des mesures de protection pour les populations rurales de plus en plus exposées aux exactions des groupes armés.
Rédaction