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    La situation sécuritaire reste préoccupante en Ituri, malgré l’état de siège qui se rapproche de ses deux années. D’après la dernière note d’information du bureau de coordination des affaires humanitaires OCHA et ses partenaires humanitaires, publié le 16 février 2023, au moins 120 civils ont été tués et plus de 80 autres blessés dans des attaques armées dans le seul territoire de Djugu.

    Les attaques les plus récentes à Djugu ont été signalées dans les zones de santé de Linga, Mongbwalu et Damas entre le 6 et le 12 février, au cours desquelles au moins 29 personnes ont été tuées et plus de 40 autres blessées, d’après ce document consulté par buniactualite.cd ce samedi 18 février 2023.

    Ce bureau de coordination des affaires humanitaires estime que 156.000 personnes ont été déplacées à travers le territoire de Djugu depuis janvier de l’année en cours.

    Par ailleurs, entre le 1er et le 11 février, au moins 51 civils ont été tués lors d’une série d’attaques armées répétées contre une douzaine de villages de la zone de santé de Komanda, dans le territoire d’Irumu. Ces attaques ont forcé près de 11.000 personnes qui étaient revenues dans la région en décembre 2022, à se déplacer à nouveau. Certaines traversant le territoire de Beni dans la province du Nord-Kivu.

    Alors que l’insécurité croissante génère de nouveaux besoins humanitaires urgents, l’OCHA indique qu’elle entrave gravement l’acheminement de l’aide à ceux qui en ont besoin. Une organisation médicale a même récemment suspendu ses activités dans la région de Mangala (territoire de Djugu), laissant plus de 63.000 personnes sans accès aux soins de santé primaires. L’année dernière, selon le même document, plus de 123.600 personnes dans le besoin dans les zones de santé de Mongbwalu et Damas dans le territoire de Djugu n’ont pas reçu d’aide en raison de l’insécurité, associée à des réseaux routiers médiocres, selon les acteurs humanitaires.

    Citant les autorités locales, compte tenu de la persistance et de la montée des tensions intercommunautaires dans ces zones, le risque d’attaques persistantes contre les civils reste élevé, car des groupes armés non étatiques ayant des liens avec les communautés sont engagés dans des affrontements. Cela pourrait aggraver encore la situation humanitaire déjà précaire en Ituri, qui abrite plus de 1,5 million de personnes déplacées, dont plus de 45% vivent dans le seul territoire de Djugu.

    Verite Johnson

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