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    Le groupe d’experts de l’ONU qui a publié un dernier rapport datant du 10 juin dernier accuse certains opérateurs économiques de l’Ituri d’opérer des transactions d’or avec les miliciens, notamment CODECO et Zaïre dans les territoires de Djugu, d’Irumu et de Mambasa.

    Le document renseigne qu’entre 2020 et 2021, des combattants de l’URDPC/CODECO, du groupe Bon
    Temple et de la FDBC ont attaqué et occupé des mines d’or et pillé des centres de commerce de l’or dans la partie ouest du territoire de Djugu à Banyali-Kilo et à Walendu-Djatsi et à l’ouest d’Iga-Barrière, notamment sur la colline de Dii.

    Selon la même source, à partir de mi-2020, des combattants de l’URDPC/CODECO et de la FDBC ont creusé dans les mines d’or se trouvant
    autour de Mungwalu, un des centres d’exploitation aurifère les plus importants du territoire de Djugu.

    “ Avec une production artisanale estimée à 50 kilogrammes par semaine, l’or de Mungwalu avait été précédemment une source importante de financement du conflit durant les guerres de l’Ituri ” écrivent ces experts onusiens. Et de poursuivre:

    “ De juin 2020 environ à janvier 2021, jusqu’à 5.000 combattants de CODECO, dont beaucoup avaient été des creuseurs artisanaux préalablement,
    sont arrivés graduellement à Saïo, l’ancien quartier général de Kilo-Moto. Beaucoup se sont mis à creuser dans les mines de Mungwalu. Depuis janvier 2021, jusqu’à 2.000 individus, dont la plupart étaient des combattants de l’URDPC/CODECO mêlés à ceux de la FDBC et à des civils, ont occupé la zone d’exclusion appartenant à la société Mungwalu Gold Mines (MGM) et extrait de l’or, jusqu’à mi-février 2021, en collaboration avec certains membres des FARDC et de la police des mines. Les combattants de l’URDPC/CODECO ont imposé des taxes aux négociants d’or qui opéraient autour de Mungwalu et qui ont également été victimes d’attaques armées. Des habitants et des négociants d’or de Mungwalu ont déclaré que parmi les assaillants se trouvaient des bandits non identifiés, y compris des combattants de CODECO et des membres des FARDC appartenant au 312e bataillon, « unité hindoue » du Lieutenant-Colonel Joseph Ngadjole Olikwa, alias Tipi Ziro Ziro. Le Groupe d’experts a contacté Olikwa mais n’a pas obtenu de réponse ”.

    Entre 2020 et 2021, poursuit le rapport, l’homme d’affaires et négociant d’or, Ndele Bachebandey,
    et d’autres hommes d’affaires ont donné de la nourriture et des fonds aux combattants de l’URDPC/CODECO qui exploitaient de l’or dans le site de Kpangba, sur la colline de Malanga et ont négocié la production d’or. Le groupe d’experts a écrit à Bachebandey mais n’avait pas reçu de réponse.

    Toujours selon le même document, l’or produit autour de Mungwalu tout au long de la présente période a été vendu à des négociants, notamment à Iga-Barrière, Bunia et Kampala (Ouganda), citant nommément l’opérateur économique Yake Byahuranga à Iga-Barrière qui fondait et coulait l’or provenant de Mungwalu et l’exportait en Ouganda, ainsi que Constantin Malo Lombela Ndjelo, Banga Ndjelo et Exodus Dhena Kondo Adelard qui ont également acheté de l’or de Mungwalu.

    “ Toute aide apportée à des personnes ou à des entités, notamment des groupes armés ou des réseaux criminels, participant à des activités de déstabilisation en République démocratique du Congo au moyen de l’exploitation ou du commerce illicites de ressources naturelles, dont l’or, est passible de sanctions ” rappelle le groupe d’experts onusiens.

    Un représentant de Banga Ndjelo qui a été interrogé par l’équipe des enquêteurs de l’ONU a nié avoir fait des achats de Mungwalu, affirmant que les négociants avaient procédé à des achats à Dala et Mambasa et à des ventes légales à Doubaï.

    Le Groupe d’experts a cherché à contacter Byahuranga, Lombela et Adelard mais n’avait pas pu les joindre au moment de l’établissement du rapport, poursuit le document.

    Alors que les trois comptoirs d’or enregistrés de l’Ituri n’avaient exporté officiellement que 14,213 kilogrammes d’or en 2020, La contrebande
    d’or à grande échelle de l’Ituri en destination de l’Ouganda elle s’est poursuivie, tandis que les exportations d’or d’Ouganda avaient augmenté de 29 % en 2019, totalisant près de 36 tonnes.

    Toujours d’après ce rapport, durant la période considérée, des éléments du groupe Zaïre ont exploité de l’or et protégé des mines d’or, notamment autour de Dala, Mabanga, Nizi et Iga –
    Barrière (territoire de Djugu) et autour de Bazakala (Babelebe) et de Batale (Baboa Bokoe) (territoire d’Irumu).

    Trois personnes ayant connaissance du
    dossier ont confirmé que Zawadi, le chef du groupe Zaïre, était un orpailleur artisanal qui contrôlait la mine de Nyaka, dans le groupement Dhego (territoire de Djugu), à 20 kilomètres de Dala.

    Le groupe Zaïre a assuré la défense de Wili Wili, une large mine dotée de plus de 20 excavatrices mécanisées près de Mabanga (territoire de Djugu), durant une attaque de CODECO menée le 15 mars 2021.

    Le site, dont la quantité de production d’or n’était pas connue des autorités minières, appartenait à l’opérateur économique Mambo Kamaragi, alias Roffe.

    Deux témoins oculaires ont confirmé aux experts de l’ONU que des jeunes Hema avaient protégé la coopérative minière de Kamaragi (COMISARA), aux côtés de 10 à 20 membres des FARDC.

    Le Groupe d’experts qui a écrit à M. Kamaragi n’a pas cependant reçu de réponse au moment de l’établissement de ce rapport.

    La Rédaction

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