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    La route d’intérêt provincial qui va de Bunia vers la commune rurale de Mungwalu située a l’ouest du territoire de Djugu est l’une des plus fréquentées en Ituri, ceci suite aux intenses échanges commerciaux, notamment les minerais d’Or, qui se font entre les deux agglomérations.

    Cette région fait cependant, depuis quelques années, face à une situation d’insécurité grandissante.

    Suite aux activités d’exploitation artisanale du métal jaune qui s’effectuent dans plusieurs localités environnantes, les miliciens de CODECO ont migré vers cette partie de la chefferie de Banyali-Kilo pour mener eux aussi la même activité.

    Suite aux opérations militaires et des négociations qui ont suivi convaincre les rebelles à se retirer des carrés miniers, ces derniers se sont plongés dans le perception des taxes illégales l’endroit des passagers.

    Les militaires de l’armée loyaliste déployés sur terrain pour sécuriser la route ont également trempé dans l’érection des barrières de fortune pour des perceptions illégales.

    Selon une enquête réalisée par un reporter de buniaactualite.com, au moins 36 de ces barrières de perception illicite ont été répertoriées sur ce tronçon long de seulement 80 km, ce qui fait une moyenne d’environ une barrière trouvée à chaque 2km.

    Ces barricades de fortune impliquent notamment les miliciens de CODECO, les éléments FARDC et les services étatiques.

    Notre enquêteur dit avoir recensé du côté miliciens de CODECO au moins 11 barrières situées au niveau du pont Shari, à l’entrée de Bambu, au niveau de Buku 2 et 3, à Bambu-Mines, à Kobu centre, à Kobu village, à Likelike, et à Nizi dans un endroit appelé Mosquée.

    Partout là bas, les miliciens perçoivent de l’argent dont le montant varié entre 10.000 et 40.000FC pour les véhicules et entre 2.000 et 5.5000FC pour les motos .

    Les militaires FARC ont pour leur part au moins 18 positions dont nous préférons ne pas citer les endroits pour raison de sécurité.

    Mais dans ces 18 positions, les soldats loyalistes exigent malheureusement eux aussi de l’argent aux passants, avec des montants exorbitants allant de 5.000 à 10.000FC pour les véhicules et 1000FC pour les motards.

    Trois barrières appartiennent aussi aux services étatiques d’assiettes, notamment la Direction générale des recettes de la province de l’Ituri DGRPI qui a un poste de perception à Nizi, le Fonds national d’entretien routier FONER et la Commission nationale de prévention routière CNPR qui ont érigé une barrière de perception à Mudzibala, à l’entrée nord de Bunia, claque passager y est contraint de débourser entre 5.000 et 50.000FC pour chaque service.

    Il faut ajouter à tout ceci d’autres barricades érigées par des jeunes du milieu sur le même tronçon, notamment au niveau d’une déviation à l’endroit appelé communément Scierie, à Mangobe mais aussi à Kilo Mission. Le montant exigé va de 5.000 à 25.000FC pour les véhicules et 1000 à 2000FC pour les motards.

    Les policiers de roulage ne sont pas en reste. Eux aussi exigent entre 1000 et 5.000FC à chaque véhicule avant de passer à leur poste de contrôle de Poipo.

    Un conducteur de gros camions de marque Man en révélé à notre enquêteur que pour une seule couse Bunia-Mungwalu, il a déboursé une bagatelle somme de 535.000FC, soit environ 300 dollars sur cette route pour franchir toutes les barrières.

    Un aller-retour lui coûte plus d’un million de Francs congolais!

    Cette situation préoccupe au plus haut point les usagers de cette route qui au finish sont les plus marginalisés, alors que la province de l’Ituri est en plein état de siège et des officiers militaires ainsi que de la police ont été placés dans tous les bureaux officiels, avec comme objectif de mettre fin à l’activisme des groupes armés et restaurer l’autorité de l’Etat.

    La plus grande inquiétude réside sur le fait que les barrières de perception illicite érigées par les miliciens de CODECO s’augmentent du jour le jour sur cet axe, ceci au vu et au su des autorités militaires de l’État de siège.

    Les miliciens qui cohabitent sur la route avec l’armée sans jamais s’affronter, font payer obligatoirement des taxes illégales à une population sans défense et déjà meurtrie par plus de 3 ans de guerre et d’insécurité généralisée.

    Cette dernière se voit obligée de payer pour ne pas perdre la vie et toute tentative de résistance est sévèrement punie de supplices corporels, des chicotes et des blessures graves par les rebelles en toute quiétude.

    Il faut signaler que cette odieuse pratique est également visible sur la route nationale numéro 27 qui va de Bunia à Mahagi, à la frontière ougandaise, où malgré une opération militaire pour déloger les positions rebelles, des barrières de perception illicite demeurent.

    Des usagers de cette route d’environ 200km de distance disent avoir dénombré plus se 60 barricades érigées par les militaires où chaque passager est contraint de payer de l’argent.

    Marcus Jean Loika

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