Esdras Kaghoma, directeur de la radio communautaire Nia-Nia Amkeni et correspondant de buniaactualite.cd vit sous menace de mort depuis l’après-midi du lundi 26 mai 2025. Son péché, avoir diffusé le samedi 23 mai, dans un journal radio, une interview réalisée avec l’évêque Sosthène Ayikuli du diocèse catholique de Mahagi-Nioka et administrateur apostolique du diocèse de Wamba.
Selon le témoignage de ce journaliste parvenu à notre rédaction ce mardi matin, après avoir reçu un appel téléphonique de son bourreau, qui lui a d’abord laissé entendre avoir un sujet pour lequel ils devraient discuter, ils se sont enfin rencontrés en face à la direction de la radio.
« Il m’a dit qu’il venait attirer mon attention, me dire que, pour ma vie, que ce soit pour la première et la dernière fois de diffuser les informations en rapport avec le diocèse de Wamba », témoigne Esdras Kaghoma. Voulant savoir le motif pour lequel il est menacé, son bourreau, bien identifié par son nom, lui répond : « Vous avez appelé votre évêque Sosthène, vous avez réalisé une interview avec lui, nous ne voulons plus que vous diffusiez des informations concernant le diocèse de Wamba », rapporte le confrère.
Contexte
Depuis plus d’une année, une cacophonie règne au sein du diocèse catholique de Wamba. Des fidèles et certains prêtres récusent le nouvel évêque nommé par le Vatican au motif qu’il n’est pas originaire de cette entité.
Il s’agit d’Emmanuel Ngona Ngotsi, originaire de la Congrégation des missionnaires d’Afrique (Pères blancs) et nommé par le pape François en janvier 2024, après la renonciation présentée par l’évêque Janvier Kataka Luvete au gouvernement pastoral.
Selon le journaliste Kaghoma, l’évêque Sosthène avait émis une lettre au clergé catholique du diocèse de Wamba les appelant au respect de leur vœu, au respect de la hiérarchie.
« Quand nous avons réalisé une interview avec l’évêque, c’était pour qu’il donne un message en rapport avec ce qui se passe dans le diocèse de Wamba, et apparemment c’est notre interview qui n’a pas plu au monsieur qui nous menace de mort », a renseigné M. Kaghoma.
Au regard de cette situation, le directeur Esdras Kaghoma de la RCNA craint pour sa sécurité, celle de sa famille et surtout les installations de la radio, un média communautaire qui sert la population du territoire de Mambasa.
« J’appelle les autorités à vite intervenir et surtout à interpeler ce monsieur pour qu’on sache en quelle qualité il a agi ainsi et en quelle qualité il est venu s’attaquer à un responsable de média », plaide le journaliste Kaghoma. D’ailleurs, selon ses explications, le droit de réponse a été accordé à son bourreau (qui serait membre du Conseil de l’Apostolat des Laïcs Catholiques du Congo, en sigle C.A.L.C.C.), au cas où il désirait contredire les propos de l’évêque.
Rédaction