Face à la détresse humanitaire et sécuritaire dans le territoire de Djugu, l’implantation du nouveau parti politique Action des Patriotes pour l’Émergence du Congo (APEC) a servi de tribune pour un appel à la cessation des hostilités.
Lors d’un meeting populaire tenu ce jeudi 23 octobre 2025 à Kpandroma, localité située à environ 110 km au Nord de Bunia, l’acteur politique Gabriel Dirokpa Kandoni, cadre de l’APEC et agissant sous l’égide du Ministre des Mines Louis Watum Kabamba, a publiquement exhorté les groupes armés actifs dans la région à adhérer au Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation (P-DDRCS).
La Misère de Djugu au Cœur du Discours
L’événement, marquant l’ancrage de l’APEC dans cette zone tourmentée de l’Ituri, a été l’occasion pour M. Kandoni d’exprimer son profond choc face à la misère subie par les habitants de Djugu. Il a clairement pointé du doigt les groupes armés comme étant les principaux responsables de la dégradation de la sécurité sociale et économique, perturbant la cohésion communautaire et l’accès aux axes commerciaux vitaux.
« Ma population souffre énormément, » a déclaré l’acteur politique, lançant un appel aux jeunes impliqués dans ces milices. Il a mis en avant la main tendue du Chef de l’État, matérialisée par le processus national visant à rétablir durablement la sécurité, notamment en Ituri et au Nord-Kivu, sous le régime de l’état de siège.
Dans son plaidoyer, Gabriel Dirokpa Kandoni a souligné la « nouvelle loi qui facilite votre intégration à l’armée » via la Réserve Armée de la Défense (RAD). Il a même cité les noms de figures locales, Godas et Désiré, présentées comme des facilitateurs chargés de la démobilisation et de la réinsertion.
Toutefois, en matière de processus de sortie des groupes armés, l’étape initiale et incontournable pour les miliciens est l’adhésion au P-DDRCS . Ce programme est le mécanisme qui permet aux combattants de déposer les armes et de choisir entre la vie civile ou, pour ceux qui remplissent les critères, l’intégration aux forces de défense et de sécurité, notamment la RAD. La RAD est, en effet, une option d’après-désarmement, offrant aux ex-combattants démobilisés un cadre pour servir la nation en uniforme, à l’image du « regretté Colonel Peter Karim, » a-t-il rappelé.
L’appel intervient dans un contexte de tensions aiguës. Dans le territoire de Djugu, plusieurs groupes armés continuent d’inquiéter la population, et des défis majeurs persistent quant au respect des engagements pris. Le non-respect de l’acte d’engagement par certains groupes signataires de l’accord de paix d’Aru 2 en est une illustration préoccupante.
Parallèlement, les Forces Armées de la RDC (FARDC) mènent des opérations militaires intenses contre des factions récalcitrantes, à l’instar de la Coopération pour le Développement du Congo (CODECO), notamment la branche de la CRP associée à Thomas Lubanga, un ancien client de la Cour Pénale Internationale (CPI).
L’implantation du parti APEC à Kpandroma, bien que s’inscrivant dans une démarche politique, a ainsi pris une dimension sécuritaire et humanitaire.
John Mary Ndika

