« Les Ituriens sont trop distraits », avait lancé l’actuel commissaire général de la police Alonga Boni Benjamin, alors vice-gouverneur de l’Ituri sous état de siège.
Récompensés cette fois avec deux ministères dans le nouveau gouvernement de Judith Suminwa, une première depuis que l’Ituri est province.
Il pourrait paraître peu pour certains, mais il faut dire que l’Ituri hérite de deux ministères clés et nécessaires pour surmonter sa situation actuelle. Comme si le chef de l’État répondait indirectement aux problèmes qui rongent cette province :
– Le vice-ministre de la Défense occupé à nouveau par Sammy Adubango Awoto : Sammy Adubango fait aujourd’hui partie de 5 personnalités du pays dans la chaîne de défense nationale. L’Ituri, sa province d’aujourd’hui, est en proie à l’insécurité depuis des années. Une fois encore, le chef de l’État a placé un fils du territoire dans la chaîne de commandement de l’armée, peut-être d’un côté pour interpeller ceux-là qui ont pris les armes sur l’importance qu’a actuellement l’Ituri dans la défense du pays, mais surtout responsabilisé un fils du territoire à travailler pour le retour de la paix dans sa province. Au côté de cela, il a placé également un fils de l’Ituri comme chef d’état-major adjoint de l’armée chargé des opérations et des renseignements.
Est-ce qu’on pouvait encore avoir mieux que ça ?
– Ministère de l’Industrie : la politique industrielle du pays est gérée par un fils de l’Ituri, Louis Wathum, et sur ce point, l’Ituri regorge également d’un atout industriel non négligeable avec ses matières premières, dont notamment l’or, avec ses sols arables avec le café, le cacao, le riz, le maïs, le manioc, l’arachide… qui présentent un besoin de transformation local de ceux des matières énumérées… Donc, avec ces atouts, l’Ituri peut se tapper deux, trois voire quatre industries… Et cela contribuerait efficacement à la main-d’œuvre locale et désorienterait les jeunes de l’emprise des groupes armés.
Mais où est le problème ?
Son peuple
L’Ituri a une population tellement distraire, égoïste, gourmande, facilement manipulable et plus encore.
Le gouvernement de la République nous donne là une passe en or, non seulement pour résoudre le problème sécuritaire, mais surtout pour favoriser nos richesses naturelles avec la possibilité de s’octroyer des industries pour le développement de notre province.
Nous n’avons hérité que deux ministères, mais ceux-ci répondent parfaitement aux attentes et aux enjeux politiques tout comme sécuritaires de notre province.
Le chef de l’État a joué encore une bonne carte en faveur de l’Ituri.
Mais hélas !
Nous verrons chez nous : Au lieu de valoriser ces opportunités et de profiter de la posture de nos fils au gouvernement central, nous serons plutôt les premiers à les critiquer négativement, à les salir par nos comportements indiques et belliqueux.
Nous allons vouloir déverser notre jalousie, notre haine sur eux, nous allons aider comme pont à ceux-là qui veulent les détruire politiquement, comme c’était le cas avec Sammy déjà au début de cette année.
Nous serons capables de dire n’importe quoi et de faire n’importe quoi pour tirer bas ces deux dignes fils de l’Ituri qui sont dans le gouvernement, que les aider ou les soutenir à aller de l’avant.
Chers Ituriens
Ne voyez pas seulement l’homme de Sammy Adubango au vice-ministère de la Défense, mais plutôt les avantages que l’Ituri pourrait tirer de sa position actuelle pour une solution à la crise sécuritaire de notre province. Il faut dire que, contrairement au Nord-Kivu, la crise sécuritaire en Ituri est l’œuvre des Ituriens et la solution devrait être en premier lieu iturienne. Un processus de paix est en cours dont il a la maîtrise de tous ses contours, donnons lui la chance et montrons à la République que nous sommes derrière cette nomination.
Ne prenons pas seulement le ministère de Louis Wathum comme du prestige, mais réfléchissons sur les dividendes que peut tirer la province par sa position là. Nous avons des atouts industriels, nous devons les valoriser pour que la province bénéficie aussi de plans d’industrialisation comme les autres provinces du pays.
Il est temps de se comporter comme un peuple modèle à l’honneur de cet honneur que la République nous donne dans le secteur sécuritaire et industriel. Quittons la distraction communautaire, au moins une fois réfléchissons avec notre tête sans tenir compte de nos statuts communautaires ou identitaires et politiques…
Cessons d’être distraits, mais profitons plutôt de la position de nos fils pour apporter la paix et le développement dans la province de l’Ituri.
La meilleure façon de les soutenir est de :
– Cesser de nous entretuer pour laisser place au processus de paix amorcé.
– Accompagner les actions de paix qui seront proposées par le Gouvernement de la République.
– Proposer les projets d’industrialisation de notre province qu’un bilan de massacre
– Se montrer unis malgré notre diversité culturelle ou communautaire.
– Devenir des acteurs de paix et de développement en changeant notre comportement belliqueux.
– Soutenir les bonnes actions du gouvernement de la République.
– Valoriser nos potentiels économiques et socio-culturels
Soyons au moins cette fois-ci exemplaires et modèles pour la République.