Contre toute attente, une délégation de la bande armée dite « Chini ya Tuna » s’est présentée à Gety, chef-lieu de la chefferie de Walendu Bindi (Irumu), à l’activité des travaux d’évaluation du protocole d’accord de paix signé à Aru le 1er juin 2023 par 4 groupes armés locaux œuvrant en province de l’Ituri.
Pourtant ces assises étaient destinées aux groupes armés locaux ayant été à Aru notamment la FRPI, l’URDPC/CODECO, FPIC et MAPI, mais à la grande surprise, des représentants de la milice « Chini ya Tuna » y ont été visibles. Ils étaient au nombre de deux à être aperçus dans la salle lors de la présentation.
Pourtant jusqu’ici, l’existence de cette milice n’avait jamais été confirmée par les autorités militaires sous état de siège. L’administrateur du territoire d’Irumu parlait, au début, d’un simple groupe de “ bandits armés ”.
Venue de nulle part, « Chini ya Tuna » pourra-t-elle aussi bénéficier d’une place d’honneur lors de l’éventuelle présentation de son cessez-le-feu, comme l’a fait MAPI quelques semaines après sa sortie officielle en pleine ville de Bunia?
À en croire nos sources proches des autorités compétentes, cette milice a « accepté d’adhérer au processus de paix ».
“ Absents aux assises d’Aru, cette milice (Chini ya Tuna) a accepté d’adhérer au processus de paix ”, peut-on lire dans le communiqué final de la réunion de l’évaluation de la feuille de route du dialogue des groupes armés pour la paix, la sécurité et la cohésion sociale, intercepté sur les réseaux sociaux par buniactualite.cd
Organisé par le P-DDRCS, ces travaux d’évaluation, du 26 au 28 juin à Gety, se sont déroulés en présence des administrateurs des territoires d’Irumu et Djugu, le Général Major Peter Chirimwami, commandant 32ème région militaire, la MONUSCO ou encore le Colonel-Magistrat Pierre-Edige Bosale, coordonnateur national du P-DDRCS chargé des questions techniques et opérationnelles.
Rappelons que « Chini ya Tuna » est un groupe armé né dans la chefferie de Walese-Vonkutu au sud du territoire d’Irumu depuis quelques mois. Des sources locales, notamment la CRDH, la COARDHO avaient toujours dénoncé l’existence de cette milice composée pour la plupart des jeunes du milieu. Une version qui n’a jamais été soutenue par des sources officielles.
David Ramazani