« Karingba » (traduction : comment tu vas). Walendu Bindi est l’une des chefferies du territoire d’Irumu où la culture de la langue maternelle est valorisée. Au petit réveil, à la place de « Bonjour » comme dans d’autres milieux, des enfants préfèrent « Nyivanyi » en langue locale, largement parlée et « valorisée ».

Le « ndruna », aussi appelé kingiti, est une langue nilo-saharienne du groupe soudanique central parlée par plus de 100.000 locuteurs dans le territoire d’Irumu, au sud de Bunia, selon des donnée à notre possession. Elle fait partie des langues lendu parlées par les Lendu-Sud, aussi appelés Walendu Bindi ou Indru en langue ndruna.

buniaactualite.cd a passé, à travers l’un de ses reporters, 2 jours dans certains villages de cette chefferie. Plusieurs points ont marqué notre regard durant ces 48 heures allant du mardi au jeudi 27 avril 2023.

  • À 2 nuits, l’on s’aperçoit que Walendu est visiblement la chefferie où la « sécurité est une affaire de tous ». Plusieurs questions se multiplient, toute de suite, autour d’un nouveau venu : c’est qui celui-là ? Il vient d’où ?. Une attitude des jeunes locaux qui justifie d’un côté l’accalmie qui règne dans la quasi-totalité de cette entité du Sud-Irumu.
  • A 2 nuits, nous avons vu un « fait mystérieux » faire l’unanimité dans toute une chefferie. Il s’agit du phénomène « Perle ». (A découvrir dans l’article ci-dessous.

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  • Avec sa farine « toute blanche », l’on a juste besoin d’un simple passage par Walendu Bindi pour s’appercevoir que la chefferie est « cultivatrice ». Cela en commençant par le manioc dont les champs sont visibles ça et là.
  • Théâtre des guerres des années 2000, Walendu Bindi se développe peu à peu. Des maisons en paille sont en voie de disparition même dans les villages les plus profonds.
  • Notre séjour correspondait également à la tenue de deux très grands marchés à Tsekele et Kengelu, le mercredi et jeudi. Là, des commerçants de toutes horizons ont fait un déplacement pour cet unique rendez-vous mensuel dans ces entités. À Kengelu par exemple, ce centre, très fluide, s’est vite inondé dès l’avant midi du jeudi. Des étalages à chaque sortie blocant le passage même au piéton.

Là, être originaire ou pas, un seul Jargon provient de partout : « serré serré serré serré, Ob’vo bey (au prix bas)». Une chanson à écouter quasiment sur tous les étalages. Ce marché, communément appelé « vente » est une occasion pour des villageois de venir vendre leurs produits et s’acheter d’autres en retour.

Un rendez-vous qui impacte même sur les activités scolaires. Nous avons rencontré des enseignants, retournés tôt de l’école avec un seul langage : « je vais à la vente ». Des enfants eux, sont utilisés par leurs associés pour surveiller des marchandises et animer cette chanson traditionnelle.

  • Walendu Bindi, comme d’autres chefferies de la province de l’Ituri accueille aussi des déplacés. L’un des sites visités est celui de l’école Primaire Ruzinga, qui accueille ces vulnérables dont certains sont venus de Boga ou Komanda.
  • Contrairement à certaines entités où les matchs de football se jouent le week-end, à Walendu Bindi, notre rédaction a assisté à deux rencontres le mardi et le jeudi. D’abord à Ruzinga puis à Aveba. Des rendez-vous pleins à craquer avec des supporters qui font même des dizaines de kilomètres à pied.
  • Durant les deux jours, nous avons aussi surveillé le mouvement des élèves et écoliers. Dès 7 h, heure locale, ils envahissent les artères mais pas qu’en bleu et blanc. Les uns y partent même sans uniforme. Il faut remarquer un cahier à main ou un sac au dos pour reconnaître qu’il est élève. Une situation qui n’épargne même pas Gety Mission. Du côté de Bavi c’est en deux sens: certains enfants qui partent à l’école et d’autres en direction des carrières minières.
  • on a besoin seulement de quelques minutes pour le savoir, Walendu Bindi, via le tronçon Bogoro-Aveba est devenu la route de plus en plus fréquentée par des opérateurs économiques ou des passagers en direction de Butembo (Nord-Kivu). Un constat fait entre mardi et jeudi.
  • un autre fait marquant : des plus jeunes qui fument et qui boivent des boissons alcooliques. Plusieurs autres en cheveux défrisés.
  • Des militaires FARDC comme policiers « trop rares » à voir dans plusieurs villages, au détriment de la milice locale : la F.R.P.I, signataire d’un « accord de paix » avec le gouvernement congolais, mais qui peine encore à être « totalement respecté » de part et d’autre.
  • A Walendu Bindi, quand un gourou ou toute personne majeure meurt, il n’ y pas d’activité champêtre dans tout le village. Après l’enterrement, la famille de l’illustre disparu sous la conduite des vieux sages, chefs coutumiers se retrouvent en une série de réunions localement appelée « Kuko » ou « Koko» pour discuter de la richesse, dettes, … du défunt ou défunte. Ce qui peut prendre même une semaine, selon la valeur de la personne décédée.

Voilà quelques faits passés sous le regard de notre média, durant 2 nuits à Walendu Bindi, une entité administrative décentralisée créée sous l’autorité de l’administration belge en 1947 après le mouvement migratoire de la population d’Afrique subsaharienne. C’est aussi da9ns cette partie de la République Démocratique du Congo (RDC) qu’on retrouve l’une des plus « anciennes » prisons construites en Ituri par les colons belges.

Rédaction

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