Les dernières inondations du week-end à Kinshasa ont laissé un bilan humain et matériel lourd, plongeant des populations dans un indescriptible chaos. 33 personnes ont perdu la vie lors de cette catastrophe, selon un communiqué officiel du ministre national de l’Intérieur.
Jacquemin Shabani a tenu dimanche 6 avril une réunion d’urgence pour évaluer la menace et éventuellement pallier la souffrance des personnes vivant dans des zones submergées par les eaux.
Des bilans humains et matériels inquiétants
Selon le ministre, cette situation est partie d’une série de pluies diluviennes qui se sont abattues sur Kinshasa dans la nuit du vendredi 4 et samedi 5 avril. Des morts, des inondations et des érosions sont recensés après l’incident.
« En date du 5 avril : 23 décès, 46 personnes hospitalisées et plusieurs maisons emportées dans les communes de Mont Ngafula, Ngaliema et Barumbu ainsi que l’interruption d’approvisionnement en eau potable dans quelques quartiers de la ville-province de Kinshasa », note le communiqué. Un jour après « 10 décès, plus de 200 ménages inondés dans les communes Limete, Matete et Masina ainsi que l’interruption du trafic routier pendant une journée sur le boulevard de Lumumba au niveau du pont Ndjili », écrit-il.
Une urgence prise en compte
À ce jour, d’après le ministre, une cellule de gestion de crise est mise en place, un plan d’« évacuation et la mobilisation d’équipes d’intervention » est déjà mis en œuvre par les autorités provinciales pour intervenir notamment dans la mise à disposition « d’abris provisoires » aux sinistrés.
Ce lundi 7 avril, « le trafic a repris ce matin au boulevard Lumumba (…) le niveau des eaux a baissé, les véhicules et les piétons circulent, mais jusqu’à 6 h 30, plusieurs maisons restent encore submergées et demeurent inaccessibles », a écrit un acteur de la société civile sur ses réseaux sociaux.
Appel à la démission du gouverneur Bumba
Dimanche, un groupe d’activistes pro-démocratie a exigé, à travers un communiqué de presse, la démission de Daniel Bumba, gouverneur de province de Kinshasa.
Selon ces activistes de la société civile, les autorités provinciales brillent par leur incapacité à « répondre de manière efficace et urgente » à une situation estimée « prévisible et récurrente ».
Joël Lamika, Jean Jacques Lumumba, le professeur Florimond Muteba et d’autres activistes réclament entre autres : « la démission immédiate du gouverneur de la ville de Kinshasa, l’ouverture d’une enquête indépendante sur l’argent de la taxe sur la protection de l’environnement ainsi qu’une enquête sur la gestion des fonds alloués à l’assainissement urbain et le curage des caniveaux».
Le drame lié au phénomène des inondations à Kinshasa n’est pas nouveau, bien que la gravité varie d’une année à l’autre. Fin 2022, par exemple, plus de 120 personnes ont perdu la vie suite à des pluies torrentielles.
Ce drame soulève en même temps l’urgence de la prise de conscience pour une gestion responsable des immondices à travers le pays. Cela demeure cependant un véritable casse-tête. Des caniveaux, des cours d’eau se transforment quotidiennement en dépotoirs des divers déchets, un acte qui figure parmi les causes des inondations à travers le monde.
Afoyogira Uyergiu