Bondongo Kabeya de son nom de scène Héritier Watanabe est convoqué ce jeudi 3 juillet 2025 par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication ( CSAC ). Dans une correspondance adressée à cet artiste, figure emblématique de la rumba congolaise, l’autorité de régulation des médias renseigne qu’il devra s’expliquer sur une récente production audiovisuelle devenue virale sur les réseaux sociaux. Il lui reproche plusieurs manquements jugés contraires à l’éthique et aux bonnes mœurs.
Dans la vidéo incriminée, l’artiste est accusée de faire « l’apologie de l’immoralité » et de porter « atteinte aux bonnes mœurs ». Ces faits constitueraient selon le CSAC, des violations des articles 5 alinéa 2, et 6 de la Loi organique n° 11/001 du 10 janvier 2011 ainsi que des articles 4, 54 et 113 de l’Ordonnance-loi n° 023/009 du 13 mars 2023 régissant la liberté de la presse et les médias en RDC.
Monsieur le chanteur est sommé de se faire accompagner de la danseuse qui apparaît dans la vidéo mise en cause, cependant l’autorité de régulation n’a pas clairement identifié cette dernière.
Lors d’une récente production scénique au terrain Vélodrome de Kitambo dans la capitale Kinshasa, une danseuse dont la vidéo tourne sur les résultats sociaux, exécutait un geste à caractère sexuel en plein spectacle, ce qui a suscité des vives réactions sur la toile. De plus, une série des vidéos « exhibitionnistes » sont actuellement visibles sur les réseaux sociaux, filmées dans les rues, elles montrent une femme exposer en plein air des danses jugées obscènes sur une chanson de l’artiste, parfois entourée des curieux.
L’instance de régulation prévient « le refus de présenter vos moyens de défense vous expose, vous et votre groupe à des sanctions plus lourdes conformément à la loi », peut-on lire dans le document.
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Cette convocation survient dans un contexte où le débat sur les limites de la liberté artistique face aux valeurs sociales fait de plus en plus surface. Quelques mois plutôt, l’artiste Zik Seigne était sous les verrous, car accusé également d’entraver les bonnes mœurs notamment dans le clip de sa chanson « Misu Kaka likolo na cadre ya sentiment », clip jugé « obscène » et « sensuel » frisant à « l’immortalité » et « pudeur » selon le CSAC.
Pour ce mercredi, le CSAC avait convoqué les TikTokeuses Maria Ntumba et Déborah Mponda afin de répondre de certaines dérives liées aux contenus diffusés sur la plateforme TikTok.
Afoyogira Uyergiu