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    Watsa – Dans une déclaration ferme adressée aux ministères des Mines et des Affaires sociales, la société civile du Haut-Uele appelle le gouvernement central à procéder sans délai au renouvellement des membres de la dotation communautaire de Kibali Gold Mine, dont le mandat est échu depuis mai 2024.

    Conformément à l’arrêté interministériel du 4 mai 2022 (n° 00/64CAB.MIN/MINES/01/2022 et n° 044/CAB.MN/AFF.SOCA.H.D.N), les membres de l’organe de gestion de la dotation, fixée à 0,3 % du chiffre d’affaires annuel de Kibali Gold Mine, sont nommés pour un mandat de deux ans, renouvelable une seule fois. L’actuelle équipe ayant dépassé ce délai, son maintien en fonction est désormais considéré comme irrégulier.

    Une transition controversée

    L’inquiétude s’est accentuée depuis la démission du président en exercice, Sadi Jabega Raoul, dont le remplacement par Sanga Dominique — une personne non prévue dans la liste officielle des membres désignés en 2022 — a provoqué un tollé. La société civile y voit une violation manifeste de l’article 4 de l’arrêté susmentionné, mettant en péril la légalité et la crédibilité de la structure.

     « Le non-respect des procédures nourrit le sentiment d’injustice et alimente les frustrations au sein des communautés riveraines. Si rien n’est fait, des soulèvements communautaires pourraient éclater », avertit la déclaration.

    Appui au gouverneur Bakomito et appel à la réforme

    L’interpellation réaffirme en même temps le soutien de la société civile au gouverneur Jean Bakomito Gambu, salué pour ses efforts dans la restauration de la transparence et de la bonne gouvernance dans la gestion des fonds issus de la dotation minière. La rigueur administrative qu’il incarne est considérée comme un signal fort dans un environnement miné par la corruption et les détournements.

    Les signataires appellent également à :

    la révision des textes encadrant la gestion des contributions minières locales ;

    l’application stricte des articles 285 et 285 bis du Code minier révisé en 2018, qui insistent sur l’utilisation équitable et traçable des redevances pour le développement communautaire.

    Un appel au sursaut de l’État

    Pour les forces vives du Haut-Uele, le silence de Kinshasa devient inquiétant. À leurs yeux, seule une intervention rapide du gouvernement central, à travers la nomination d’une nouvelle équipe légalement constituée, pourra préserver la paix sociale et restaurer la confiance des populations envers les institutions.

    « Le développement communautaire ne peut être construit sur des bases illégitimes. Il faut remettre de l’ordre, au plus vite », concluent les acteurs de la société civile.

    Benjamin Vita

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