La ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, continue de vivre sous la menace d’une insécurité grandissante, comme le révèle un rapport alarmant de la société civile publié ce mois de décembre 2024. Selon le document, pas moins de 82 incidents sécuritaires majeurs ont été recensés entre novembre et décembre 2024, plongeant les quartiers de la ville dans une spirale de violence, de peur et de déplacements massifs de populations.
Une situation de plus en plus critique
Le rapport met en lumière les conséquences dramatiques de cette insécurité généralisée. Tueries, kidnappings, justice populaire, et pauvreté extrême sont au cœur des événements qui défigurent le quotidien des habitants. Les quartiers les plus touchés incluent Ndosho, Katoyi, Majengo, Himbi, et Bujovu, où la violence est devenue une réalité quotidienne.
Les incidents recensés dans la période de deux mois sont divers et particulièrement violents :
▪︎ 8 incendies ont détruit des bâtiments, causant des pertes matérielles considérables.
▪︎ 9 personnes ont été blessées à la suite de faits de justice populaire, une pratique de plus en plus courante dans des contextes d’impunité.
▪︎ 5 corps sans vie ont été retrouvés dans plusieurs quartiers, une tragédie qui témoigne de la brutalité des affrontements.
▪︎ 3 cas de kidnapping ont été rapportés, alimentant la peur de la population, déjà accablée par l’incertitude.
▪︎ 2 naufrages sur le Lac Kivu ont également été enregistrés, ajoutant une dimension supplémentaire à la crise sécuritaire.
▪︎ Plusieurs blessés par armes légères et blanches ont également été signalés, illustrant la circulation incontrôlée de ces armes dans la ville.
Le rapport des organisations de la société civile soulève plusieurs inquiétudes majeures qui exacerbent la situation à Goma : La surmilitarisation de la ville et la circulation incontrôlée d’armes rendent l’environnement de plus en plus dangereux pour les civils.
Une méfiance grandissante envers les forces de l’ordre et l’appareil judiciaire a été observée, les habitants perdant confiance en les institutions censées assurer leur sécurité.
La crise humanitaire est également en pleine expansion, avec des pénuries alimentaires, un chômage élevé, et un coût de la vie insoutenable pour de nombreuses familles. Les pénuries d’eau et d’électricité aggravent encore la situation.
L’inefficacité face aux kidnappings et aux violences, ainsi que l’absence de réponses claires et coordonnées, plongent davantage la population dans un sentiment de peur et d’abandon.
Des conséquences dramatiques sur les populations
Les habitants de Goma vivent dans un climat de terreur, où les crépitements des balles et les actes de violence nourrissent un traumatisme collectif. Des milliers de personnes ont été contraintes de fuir leur domicile dans des conditions extrêmement précaires, exacerbant la crise humanitaire dans la région.
Le manque d’assistance humanitaire adaptée rend leur situation encore plus dramatique, et le sentiment d’abandon se renforce chaque jour.
Face à cette situation alarmante, la société civile appelle à des mesures immédiates et efficaces pour sauver la population de Goma :
– Une assistance humanitaire urgente est nécessaire pour répondre aux besoins des déplacés, notamment en termes de nourriture, d’eau, et de soins médicaux.
– Un contrôle strict des armes et un renforcement des patrouilles sécuritaires sont impératifs pour lutter contre l’insécurité grandissante.
– Une solidarité communautaire accrue doit être encouragée pour permettre aux populations de faire face à cette crise en s’unissant et en protégeant les plus vulnérables.
– La réouverture des routes agricoles est également une priorité pour permettre l’acheminement des vivres vers Goma et alléger les souffrances des habitants.
Le rapport sur la situation sécuritaire à Goma met en évidence l’urgence d’une intervention à tous les niveaux, tant national qu’international. L’insécurité, la violence et la crise humanitaire qui frappent cette ville emblématique du Nord-Kivu appellent une réponse immédiate et coordonnée. Les autorités congolaises, les forces internationales et les organisations humanitaires doivent agir pour protéger les populations et restaurer un minimum de sécurité et de dignité pour ceux qui vivent dans l’angoisse quotidienne.
Verite Johnson